La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, invite le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à opérer un assainissement dans son équipe gouvernementale. C'est à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique que la leader du PT a lancé un appel pressant au chef de l'Etat afin qu'il fasse un «toilettage» au sein de l'équipe dirigée par Abdelmalek Sellal. Mme Hanoune n'a pas mâché ses mots. Parmi les ministres qui la dérangent dans le gouvernement Sellal, elle cite entre autres Amar Ghoul, ministre des Transports, qu'elle accuse d'être manipulé et influencé par le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad. Ce n'est pas la première fois que la leader du PT s'attaque ouvertement à cet homme d'affaires. Elle s'est interrogée à plusieurs reprises sur l'origine de sa fortune et l'accuse de faire du lobbying pour imposer ses orientations. Dans ce sillage, la première responsable du PT a tiré à boulets rouges, sans citer de noms, sur des responsables et des ministres qui dilapident les biens de l'Etat. Certains détiennent, selon elle, des agences de publicité qui se multiplient comme des champignons et d'autres, comme Ali Haddad, dictent à certains ministres les orientations et la marche à suivre. Offusquée par cette situation, Mme Hanoune demande au premier magistrat du pays d'intervenir pour mettre fin à cette mascarade. Mais alors qu'est-ce qui a irrité Louisa Hanoune ? Pourquoi s'en prend-elle cette fois-ci à Haddad ? Haddad, d'après Mme Hanoune, est derrière le projet portant sur l'ouverture de l'espace aérien et il veut l'imposer à travers le texte de loi relatif à l'aviation civile. «C'est Haddad qui a annoncé l'ouverture de l'espace aérien et Amar Ghoul n'a fait que confirmer. Il s'agit là d'une offensive d'une extrême brutalité», dénonce Mme Hanoune, qui pense que cette décision portera atteinte à la souveraineté nationale et surtout à sa sécurité aérienne. «Il est inacceptable de délivrer des autorisations à des sociétés privées qui opèrent dans la réglementation généralisée. Ce projet de loi cher à M. Haddad est une bombe», avertit la patronne du PT. Par ailleurs, Mme Hanoune est revenue longuement sur le dossier du gaz de schiste, estimant que «le projet d'exploitation de ce gaz est une question politique avant qu'elle ne soit technique». Elle pense qu'après les décisions prises par Bouteflika lors du dernier Conseil des ministres, les citoyens sont rassurés : «Il y a eu de l'intox et une campagne de désinformation concernant le dossier du gaz de schiste. Nous allons poursuivre notre campagne de sensibilisation sur cette question décisive, et ce, sur la base d'éléments scientifiques et d'études comparatives et non en donnant la parole aux charlatans.» S'agissant de l'APN et la mascarade de ces derniers jours, Louisa Hanoune a dénoncé le comportement de Ould Khelifa qui a empêché les parlementaires de sa formation de s'exprimer en plénière sur un projet de loi d'une extrême importance. Pour l'oratrice, le but recherché est en réalité d'éviter tout débat sur une loi qui constituera le fer de lance de la lutte contre le blanchiment d'argent en Algérie.