Les 12 blocs de bâtiments désaffectés de la cité Boudraâ Salah, dont les 700 familles ont été relogées en juillet 2013 à la nouvelle ville de Massinissa, se sont peu à peu transformés en dépotoir, en plus d'un lieu de débauche pour tous les désœuvrés des quartiers environnants, déplorent les habitants de cette cité populaire, située à la périphérie de la ville. La terrible expérience vécue récemment par une jeune femme séquestrée et violée pendant vingt-quatre heures par trois voyous dans l'un des appartements de cette cité, est la meilleure illustration de la gravité des actes contraires à la morale, qui se déroulent désormais sur les lieux. Lors de notre déplacement, hier sur place, nous avons pu constater de visu l'état dans lequel se trouvent ces immeubles, dont les escaliers et les appartements vides sont jonchés de détritus, de bouteilles et de cannettes de bière témoins des soirées bien arrosées. Une situation qui n'a pas manqué d'ailleurs de provoquer la colère des habitants des cités mitoyennes aux immeubles désaffectés, lesquels par la voix d'un de leurs représentants, Djamel Meguellati, se disent très inquiets de la mauvaise tournure qu'a pris leur quartier. «Nous vivons depuis 2013 dans la crainte que des agressions similaires à celles qui ont eu lieu à la nouvelle-ville Ali Mendjeli soient commises contre nos enfants. Malgré notre vigilance, nous ne pouvons surveiller constamment les immeubles désaffectés, qui sont squattés régulièrement par des bandes de voyous venus des quartiers limitrophes. Nous avons déposé des plaintes auprès du commissariat du 9ème arrondissement et envoyé également des correspondances au chef de daïra et au P/APC pour qu'ils prennent des dispositions, soit en démolissant ces immeubles, ou bien en désignant des gardiens pour sécuriser les lieux, mais nos demandes sont restées sont suite», nous dira Djamel Meguellati. Rappelons pour notre part que les 12 blocs de bâtiments de Boudraâ Salah, vidés de leurs occupants, devaient être réhabilités puis affectés à la direction de la sûreté urbaine pour être exploités comme locaux administratifs. C'est ce qui a été annoncé en tout cas par les autorités lors du transfert des habitants à El Khroub en 2013, mais depuis il semblerait que le projet ait été abandonné.