Le passage à proximité de la cité Boudraâ Salah est inévitable pour les citoyens désirant prendre la route vers Jijel, Mila, Skikda et Annaba, de même pour ceux qui transitent par ce lieu pour rejoindre la route de Sétif.Cependant, cette traversée ne manquera pas d'offrir aux passants un décor des plus désolants. Situé à la sortie nord de la ville, cette cité dortoir construite dans les années 1950 sous forme d'immeubles de quatre étages, renfermant des appartements de deux pièces, n'a cessé de connaître des dégradations sur tous les plans. Les efforts fournis, depuis quelques années, par les responsables locaux ayant pris les destinées du secteur urbain pour changer les choses, se sont avérés vains face à un manque flagrant de moyens d'intervention conjugué à l'incivisme d'une grande partie des citoyens. « Ces derniers portent une grande part de responsabilité par leurs agissements qui finiront par coller une mauvaise étiquette à la cité », nous dira un élu de l'APC de Constantine. Absence d'un plan d'assainissement Le chaos généralisé qui marque l'environnement dans un espace jonché de décharges sauvages est l'une des images qui frappent le plus à Boudraâ Salah. L'installation d'un marché anarchique tout près de la route a généré une situation anachronique.Un véritable danger pour la santé publique, surtout que des enfants en ont fait des espaces de jeu. L'absence d'un plan d'assainissement a rendu les conditions de vie insupportables dans des immeubles trop vétustes pour abriter dignement leurs locataires. Alors que les conditions d'hygiène ont toujours été déplorables, des dangers de contamination guettent quotidiennement les habitants en raison des multiples affaissements de la route, abandonnée à un triste état depuis des années, et qui risque de provoquer à tout moment une cross connexion, surtout que les conduites d'alimentation en eau potable et celle d'évacuation des eaux usées ne sont qu'à quelques mètres l'une de l'autre. « Ce sera une véritable catastrophe si des mesures urgentes ne sont pas prises à temps par les autorités », nous avertit un citoyen. électricité : branchements illicites Chose qu'on a pu vérifier de visu en traversant la pente menant vers la cité des Martyrs à partir de la place servant de lieu de stationnement chaotique pour les bus et les taxis où une énorme fuite souterraine d'eau potable a été signalée depuis quelques jours. Les branchements illicites des câbles électriques sont l'autre particularité de la cité en l'absence d'une autorité de dissuasion. Des câbles montés sur des poteaux de fortune, comme une toile d'araignée géante, traversent la route de bout en bout risquant d'être emportés par un bus ou un camion. Pendant à quelques mètres dans certains endroits, ils demeurent un danger de mort permanent pour les enfants. Se trouvant sur une descente, la cité Boudraâ Salah est condamnée depuis longtemps à faire figure d'un déversoir pour les eaux usées des quartiers surplombant la fameuse route d'El Menia, notamment la cité Djamel Abdennacer (ex-Ciloc). Frappée par les calamités de Dame Nature, surtout durant les saisons de forte pluie, la cité Boudraâ Salah qui semble être oubliée même en matière de projets de viabilisation des routes restées toujours sans trottoirs, attend avec impatience des jours plus cléments.