La cité de Boudraa Salah a vécu avant-hier des troubles liés, d'abord, à une tentative d'occupation dans la matinée de logements d'anciens locataires transférés au mois de juillet dernier à la nouvelle ville de Massinissa, et ensuite, vers 17 heures, lorsque des dizaines d'habitants du reste des bâtiments de la cité, non touchés par l'opération de relogement, ont barré la route donnant accès au centre-ville pour réclamer d'être relogés à leur tour. Selon des riverains, vers 19 heures, la police antiémeute a usé de bombes lacrymogènes pour disperser les protestataires, mais rien n'y fit. Et durant toute la matinée du deuxième jour, soit hier mardi, la route est demeurée fermée et ce, malgré la présence de grands renforts de police qui ont pratiquement passé la nuit sur place. Les pourparlers entre policiers et habitants en colère n'ayant pas abouti, les protestataires exigeant la présence du chef de la daïra et des engagements fermes d'attribution d'appartements neufs pour rouvrir le passage aux automobilistes. Selon un des protestataires, les bâtiments de Boudraa Salah, qui datent de la période coloniale, sont au nombre de plus d'une vingtaine d'immeubles dont les seuls occupants de 12 d'entre eux ont été touchés par l'opération de déménagement de plus de 700 habitants à la nouvelle ville de Massinissa au mois de juillet dernier. Le reste des bâtiments, soit exactement 11 immeubles, qui ont été jugés comme non concernés par la délocalisation en raison du fait qu'ils ont été dernièrement retapés et réhabilités. Toutefois, dira notre interlocuteur, cela n'est qu'un prétexte car il s'agit de petites bricoles qui n'ont rien à voir avec une opération de réhabilitation et il ne s'agit que de F1 qui sont trop étroits, invivables et indignes. Et d'ajouter : «C'est ce que nous avons fait savoir auparavant au chef de daïra, qui a reconnu la justesse de notre point de vue et consenti finalement à nous promettre de bénéficier aussi de logements neufs. Cependant, cela fait des mois et nous ne voyons rien venir et nous ne pouvons attendre plus longtemps». Si la tentative d'occupation par effraction des logements a été avortée par la police et les auteurs expulsés de la cité, la route est toujours fermée à la circulation jusqu'en milieu d'après-midi et les protestataires déterminés n'envisageaient de quitter les lieux qu'à la condition expresse de pouvoir parler au chef de daïra en personne.