Les différentes sorties qu'a multipliées ces derniers jours la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, appelant (implorant presque) les sept syndicats du secteur ayant opté pour une grève à revenir à la raison, n'ont finalement donné aucun résultat. Hier encore, alors qu'elle tenait une conférence de presse consacrée à la présentation des mesures prises pour la prochaine rentrée scolaire, Mme Benghebrit a de nouveau lancé un appel aux mêmes organisations à adopter un comportement «rationnel», car il s'agit, a-t-elle insisté, de l'avenir et de l'état d'âme des élèves ainsi que de leurs parents. Mme Benghebrit, qui a souligné à l'occasion la nécessité d'arriver à une décision qui protège en particulier l'intérêt de l'élève, a notamment précisé que les PV des rencontres tenues avec les sept syndicats autonomes qui ont appelé à une «grève d'avertissement» les 10 et 11 février, ont été rédigés et prêts à être récupérés à partir de demain (aujourd'hui, ndlr) au niveau du ministère de l'Education nationale. Mais, c'est sans compter sur la détermination de ces syndicats, lesquels, après avoir entendu les déclarations de la ministre, se sont rencontrés pour entériner leur décision d'observer leurs deux journées de protestation. Et pour cause, d'après les membres de ces organisations, regroupées dans la Coordination des syndicats autonomes (CSA), «la première responsable du secteur n'a rien apporté de nouveau». «Nous avions espoir d'entendre quelque chose de nouveau et de palpable, mais ce n'était pas le cas», regrette le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane. Contacté, ce dernier, comme pour répondre aux déclarations de la ministre, a riposté en déclarant : «Nous avons toujours été rationnels et su garder les pieds sur terre.» Ce syndicaliste explique que ce qui est attendu de la tutelle, «ce sont des actes précis concernant les revendications socioprofessionnelles des fonctionnaires de l'éducation, et non pas des promesses». La ministre reconnaît «des défaillances» dans l'actuel statut Aussi, la coordination des syndicats autonomes exige de la ministre, concernant le statut particulier des enseignants, «une feuille de route précise» pour entamer sa révision. Cependant, aux yeux de la ministre de l'Education nationale, qui a, du reste, reconnu «des défaillances» dans l'actuel statut, «celui-ci (le statut) ne doit pas être révisé sous la pression ou dans la précipitation». «Je refuse de lancer la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation sous la pression ou dans la précipitation afin d'éviter l'expérience de l'année 2012», a indiqué la ministre sur un ton ferme. Mme Benghebrit a estimé qu'un statut particulier, d'une manière générale, «doit être établi pour le long terme» ce qui nécessite, a-t-elle souligné, de prendre une série de mesures et de dispositions. Elle a indiqué que la révision du statut particulier était tributaire de la stabilité du secteur de l'éducation nationale et avec l'effort de l'ensemble des acteurs, à savoir, enseignants, syndicats et pédagogues, notamment, précisant que cette révision ne pourrait se faire dans un délai inférieur à cinq années. Nouria Benghebrit considère, par ailleurs, les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, notamment celles émanant des sept syndicats autonomes, comme des «problèmes en majorité, d'ordre local». Et à ce titre, elle a rappelé qu'elle a consacré, depuis sa nomination à la tête du secteur, plus de 500 heures de dialogue et de concertation, qui, a-t-elle dit, se poursuivent encore. A ce propos, la ministre a affirmé que «beaucoup de revendications ont été satisfaites», relevant, toutefois, que le dialogue se poursuit pour aboutir à des solutions tangibles aux revendications encore en suspens et qui nécessitent, a-t-elle expliqué, encore du temps.