Les remous dans lesquels sont embourbés les établissements scolaires ne vont pas s'arrêter de sitôt. Il en sera ainsi si l'on tient compte des nouvelles menaces qui pèsent désormais sur le secteur de l'éducation nationale. Si le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui a décidé de faire cavalier seul, renoue avec la protestation demain, la Coordination des syndicats autonomes (CSA) n'a pas dit son dernier mot. Réunis mercredi dernier à l'effet de faire un bilan sur leur deux journées de protestation, des 10 et 11 février, les membres des sept syndicats, qui composent la CSA, ont déjà retenu l'option de radicalisation de leur mouvement dans les prochains jours. Une telle option reste juste à être avaliser lors de la prochaine réunion de la CSA, le 19 février, après que les syndicats auront tous tenu leur conseil national. C'est du moins ce que nous a révélé l'un des membres de l'Intersyndicale, dont son syndicat a déjà dit oui pour monter au créneau une nouvelle fois. «Nous sommes pour les négociations et pour un dialogue sérieux qui doivent déboucher sur la mise en place d'un calendrier et d'une feuille de route, pour trouver des solutions à nos revendications», réitère le secrétaire général du CLA. Pour Idir Achour, dans le dialogue qu'elle a engagé avec le partenaire social, «la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, n'a pas fourni jusque-là de réponse concrète aux doléances des fonctionnaires de l'éducation nationale». De son côté, le Cnapest ne semble pas satisfait de sa dernière réunion avec le ministère de l'Education nationale. «Nous étions conviés à une réunion mercredi dernier, mais la ministre n'y était pas. Nous nous sommes présentés face à de nouvelles personnes, dont l'inspecteur général de l'administration, le DRH et le conseiller chargé des syndicats. Or, dans leurs réponses, il n'y a pas eu quelque chose de concret, à part pour la médecine du travail où un gros travail a été fait», regrette le coordinateur national du Cnapest, Nouar Larbi. «Pas de réponse concrète» C'est pour cela que le Cnapest a décidé de maintenir sa grève reconductible, prévue pour demain. «Nous avons malheureusement décidé de maintenir notre grève, vu l'expérience amère que nous avons déjà vécue avec le ministère», souligne notre interlocuteur qui affirme «ne plus faire confiance» à la tutelle, surtout quand il s'agit juste de promesses. Le Cnapest a déjà fait savoir qu'un climat de non-confiance s'est installé entre le ministère de l'Education nationale et les enseignants qui trouvent que «la tutelle remet en question les acquis du secteur». Les enseignants, affiliés à ce syndicat, n'ont eu de cesse d'exprimer leur ras-le-bol suite à la non-tenue des promesses faites par la tutelle. Et à ce propos, Nouar Larbi estime que «les solutions à tous nos problèmes dépendent du gouvernement». C'est pourquoi, il lance un appel au Premier ministre «pour trouver des solutions durables pour en finir avec les conflits dans notre secteur». Le coordinateur du Cnapest rappelle l'attachement de son syndicat à ses revendications liées à la réparation des erreurs commises par l'administration dans le cadre de l'application du statut particulier. Il cite la prime de zone, l'application de la médecine du travail, le traitement du dossier du logement et la retraite après 25 ans d'exercice. Le Cnapest réclame, entre autres, des concours de promotion et la mise en place d'un comité pour la gestion des œuvres sociales. Et pendant ce temps, la tutelle ne ferme pas totalement les portes du dialogue pour résoudre les problèmes du secteur. La ministre de l'Education nationale l'a exprimé à plusieurs reprises ces derniers jours. Et d'ailleurs pas plus tard que mercredi dernier, Mme Benghebrit avait réaffirmé que les portes du dialogue restaient ouvertes avec le partenaire social et s'est dit prête à recevoir les représentants de la CSE. Mais jusqu'à quand perdurera la prise en otages de nos écoliers ?