Une journée d'information a été organisée par l'APW avant sa session, cela afin de discuter des projets en prévision du débat général. A cette occasion, bien des voix ont rappelé que les précédents walis ont refusé d'accorder la moindre concession de terrain sur le littoral témouchentois, le seul du pays encore vierge du massacre urbanistique ayant frappé la côté algérienne. Ces walis ne voulaient pas hypothéquer l'avenir économique de la région, estimant qu'il fallait réfléchir en termes de projets structurants et innovants initiés par de vrais professionnels qui feraient de l'Algérie une destination. Or, dans ce qui leur était présenté, les élus ont vu du louche dans la mesure où l'ANDT avait injecté 175 projets dont certains des promoteurs auraient même bénéficié de pré-affectations, ce qui est illégal. «Mais encore qui nous dit que ces études n'ont pas été réalisées sur mesure pour des projets particuliers ?». Face aux réticences exprimées, l'ANDT (agence nationale du développement touristique) a dépêché une armada d'experts pour les battre en brèche lors de la session. Rien n'y fit, même l'appel au patriotisme économique consistant à privilégier d'autres ressources budgétaires que les hydrocarbures. Les 39 élus, pour leur part, les pour et contre, se sont mobilisés au point que quatre absents ont mandaté d'autres collègues pour voter à leur place. C'est à une différence de deux voix que les deux projets les plus contestés ont été rejetés. Il s'agit de celui de la zone thermale de Sidi Ayed à Hammam Bou Hadjar où l'urbanisation du site représente un danger potentiel pour la nappe thermale. Sollicité par l'exécutif, le directeur de l'ANRH (agence des ressources hydraulique), n'abonda pas dans le sens souhaité. Il confirma les craintes des élus en rappelant que son agence a demandé depuis 2005 la réalisation d'une étude scientifique. On se rappelle que le projet d'un complexe thermal à Hammam Bou Hadjar au profit des moudjahidines ne s'est réalisé que parce que leur ministre a usé personnellement de son influente autorité contre l'avis des experts. L'autre projet d'aménagement de ZEST refusé est celui de Oued El Hallouf. On voulait densifier le tissu du site alors qu'il est saturé. C'est ce qui étonne alors que le plateau qui entoure la cuvette de Oued El Hallouf est vierge et donne une splendide vue sur la mer. Pis, en été, la plage est sur-bondée au point qu'on se demande quel espace de plage offrir à de nouvelles infrastructures touristiques. C'est l'acharnement des «projecteurs» de l'aménagement contre tout bon sens qui a fait penser qu'il y avait anguille sous roche.