La rencontre qui a réuni, mercredi dernier, les dix partenaires sociaux avec la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, s'est soldée par un accord principal portant sur l'ouverture de négociations du statut des travailleurs de l'éducation. Interrogée hier sur les ondes de la Chaîne III, la ministre a déclaré qu'elle restera favorable au dialogue qui, espère-t-elle, finira par mettre un terme à la crise actuelle qui secoue son secteur. «Le statut des années 1970 est révolu», a-t-elle dit. Côté syndicats, ces derniers déclarent n'être satisfaits qu'à 50%. «Après plusieurs heures de négociations, nous avons convenu de l'installation d'une commission mixte, dont les travaux débuteront en mars prochain», indique Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Snapest), joint hier par téléphone. Quant à la commission en question, elle regroupera les représentants du ministère de l'Education nationale, les syndicats du secteur, le ministère des Finances et la direction générale de la Fonction publique. Sur les objectifs de ladite commission, Meziane Meriane explique : «Elle aura pour tâche la détection de toutes les bavures et les manquements existant dans l'ancien statut. La deuxième phase sera de les corriger prochainement.» Autre point débattu : «Il s'agit des enseignants recrutés depuis 2012, qui bénéficieront de l'effet rétroactif sur leur salaire. Ils commenceront à les percevoir à partir de mars prochain, si tout marche comme convenu, assure le syndicaliste. La ministre a donné aussi son accord pour la concrétisation de toutes les revendications acquises.» Le Cnapest persiste dans le maintien de sa grève. Pour rappel, il était le seul syndicat à quitter la table des négociations. «Si nous avons honoré l'invitation de la ministre, ce n'est que par respect pour elle, car nous n'avions même pas prévu d'y aller», a déclaré hier, à El Watan Week-end, Larbi Nouar, coordinateur du Cnapest. Et d'ajouter : «Les syndicats présents n'ont négocié que la durée (de cinq ans) que doit prendre la révision des statuts prévue par la ministre. Puis, la ministre a obligé les syndicats à signer un pacte pédagogique. Pour nous, la question est simple, ce n'est pas le moment de parler de pacte.» Pacte Mme Benghebrit a accusé hier le Cnapest d'avoir «taillé un statut sur mesure». Larbi Nouar dément : «C'est malheureux d'entendre ces déclarations. La ministre veut absolument renoncer aux grades de promotion pour les enseignants. Le statut gère d'abord l'itinéraire de tous les travailleurs de l'éducation, ce qui était le cas de celui que nous avons proposé.» «La ministre a déclaré en marge de la réunion que celui qui ne signe pas le pacte en question ne sera pas considéré comme partenaire social, appuie Larbi Nouar. Ainsi, elle contredira la définition même du syndicat.» Et que propose le Cnapest ? «Il faut que le ministère arrive d'abord à réaliser ce qui a été convenu et honorer ses précédents engagements. C'est à ce moment-là qu'on pourra parler de pacte pédagogique», réplique le coordinateur du Cnapest. Concernant la suite de la grève, la ministre a assuré que les grévistes n'arrivent plus à recruter. Pour elle, les enseignants sont «fatigués». La ministre a déclaré à la radio : «Il y a un déficit dans la compréhension des textes législatifs par les enseignants.» S'agissant des recrutements, la ministre rassure : «Ils seront maintenus». «Nous attendons les travaux des trois conférences régionales organisées par le ministère pour déterminer les besoins du secteur avant de procéder aux recrutements», a-t-elle assuré. Concernant les primes du Sud, des Aurès et des Hauts-Plateaux, Nouria Benghebrit rappelle que la question est à l'étude. «La prime sera calculée sur la base des salaires des enseignants, mais ce qu'ils doivent savoir, c'est qu'elle ne dépend pas seulement de notre département, elle est le sujet d'une étude entre différents ministères», s'est-elle justifiée. La ministre se dit optimiste pour la suite des négociations. Meziane Meriane du Snapest assure que la Coordination des syndicats continuera ses travaux. La prochaine réunion de la Coordination est prévue pour le 25 février.