Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Finalement, la grève annoncée dans le secteur de l'éducation nationale à partir d'aujourd'hui, pour une durée de trois jours, à l'initiative des trois syndicats Snapest, Cnapest et UNPEF, n'aura pas lieu. Les trois organisations autonomes ont décidé de reporter l'action protestataire pour ne pas dire l'annuler carrément sous prétexte que le ministre de tutelle, Boubekeur Benbouzid, s'est engagé à prendre en charge toutes leurs revendications. «Nous avons eu des promesses, des garanties du ministre pour prendre en charge toutes nos doléances», a déclaré, hier, le porte-parole du Snapest, Meziane Meriane, à la fin de la réunion du bureau national du syndicat. Une réunion qui n'a duré que quelques heures pour trancher la question, contrairement aux deux autres syndicats - Cnapest et UNPEF - dont les travaux des deux conseils nationaux n'ont pris fin que tard dans la nuit. «On a terminé aux environs de minuit», a indiqué le chargé de la communication du Cnapest, Messaoud Boudiba. Ce dernier confirme la décision du Cnapest de geler le mouvement de grève mais, selon ses dires, la décision n'a pas été facile à prendre : «Le débat était serré. C'est pourquoi nous avons tardé jusqu'à minuit.» Le représentant du Cnapest assure que les membres du conseil national ont voté chacun librement à bulletins secrets. Manière de dire qu'ils n'ont subi aucune pression de quelque partie que ce soit. Les trois syndicats insistent sur le fait qu'un P-V de réunion a été signé entre eux et le ministre de l'Education nationale. Toutes leurs revendications ont été consignées dans ce P-V, poursuivent-ils, gage de la bonne foi du ministère, soutiennent-ils. Aussi, selon Meziane Meriane, le ministre s'est engagé pour l'abrogation du décret concernant la gestion des œuvres sociales du secteur et à rendre publique sa nouvelle décision pour une gestion équitable et transparente des avoirs des travailleurs au plus tard le 30 avril prochain. Pour ce qui est de la prime de zone (les enseignants affectés au Sud), Boubekeur Benbouzid a promis de demander officiellement au gouvernement l'installation d'une commission interministérielle, composée, entre autres, de représentants de son département et de ceux de la direction générale de la Fonction publique, pour examiner ce dossier. «Nous avons insisté sur la nécessité d'actualiser et de valoriser cette prime. C'est indispensable pour rendre justice aux enseignants qui exercent dans des conditions difficiles au Sud» a souligné, de son côté, Nouar Larbi, le porte-parole du Cnapest.Autres revendications dont les réponses du ministre Benbouzid ont été jugées satisfaisantes, celles portant sur le statut particulier et le régime indemnitaire. «Le ministre a finalement accepté d'ouvrir et d'examiner ces deux dossiers après avoir constaté l'écart avec les autres corps de la Fonction publique. Une commission a été installée pour la révision du régime indemnitaire», a précisé l'UNPEF dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Selon le même syndicat, le ministre a procédé à l'installation d'une autre commission pour l'examen du dossier de la retraite et une autre pour celui du logement.En somme, considèrent le Snapest, le Cnapest et l'UNPEF, le ministre Boubekeur Benbouzid prend au sérieux les revendications exprimées et s'engagent à les satisfaire dans les plus brefs délais. Il n'y a pas de raison donc de maintenir le mouvement de protestation, semblent-ils dire, mais pas de raison non plus de se déclarer vainqueurs. Les syndicalistes, tout comme le ministre, temporisent. La conjoncture actuelle ne permet pas le relâchement.