Engagés depuis un mois dans un mouvement de grève face auquel leur employeur est resté de marbre, les travailleurs de l'unité de Béjaïa de l'Entreprise publique de construction (Batigec) ont observé, mercredi dernier, un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya. Les travailleurs étaient venus réitérer leurs revendications, à savoir «le payement de trois mois de salaire, l'intégration des contractuels, la cessation des intimidations, le respect de la législation du travail et la préservation de l'entreprise». Soutenus par les représentants locaux du MDS, du Snapap, du Centre de documentation en droits de l'homme (CDDH), du Comité de solidarité avec les travailleurs de Béjaïa (CSTB) et du Comité local des chômeurs, qui se sont exprimés tour à tour sur les lieux, les travailleurs comptent amorcer le dialogue avec leur administration. «Les travailleurs n'ont pas cessé de se battre pour un dialogue serein et responsable avec les employeurs afin d'ouvrir une perspective d'avenir, mais en vain», dénonce le (CSTB) dans sa déclaration distribuée sur place. Une perspective d'avenir qui sonne comme une urgence, puisque, d'après des témoignages recueillis sur place, en sus des retards dans le payement des salaires, la majorité des employés de cette entreprise exercent depuis 5, 6, voire 10 ans sous contrat... d'un mois renouvelable. Ajouter à cela la faiblesse des salaires qui ne dépassent pas, dans le meilleur des cas, les 24 000 DA/mois pour un maçon et l'insécurité professionnelle née de l'absence de moyens de protection, même aussi élémentaires qu'une paire de gants ou un casque. Une délégation formée sur place est allée à la rencontre du premier responsable de la wilaya afin de lui transmettre les doléances des protestataires. Aux dernières nouvelles, la direction générale de l'entreprise aurait cédé aux pressions du mouvement et aurait enfin invité les représentants des travailleurs au dialogue.