Les travailleurs ont organisé la semaine dernière un rassemblement pour appeler les pouvoirs publics à intervenir afin de sauvegarder les emplois et empêcher des conséquences socioéconomiques désastreuses pour les familles des ouvriers. Le tissu industriel dans la commune d'Amizour, à une vingtaine de kilomètresà l'est de Béjaïa, se perd. Après la liquidation de la Société Céramique Carreaux (SOCERCA), c'est au tour de la Nouvelle briqueterie de la Soummam (NBSA), sise dans la même région. Les travailleurs qui se sont battus pour la sauvegarde des emplois en appellent aux pouvoirs publics afin d'empêcher des conséquences socioéconomiques désastreuses pour la centaine de familles qui se nourrit de cette fabrique. «Il nous a jetés dans la rue sans prendre en considération les conditions dans lesquelles il va mettre nos familles, nos enfants scolarisés. C'est cruel ! L'employeur a proposé de nous donner l'équivalant de deux mois de salaire par an et par le nombre d'année passées à l'usine», dit, dépité, un ouvrier, avant d'ajouter que «nous n'avons même pas perçu les deux derniers mois de salaire». Pourtant, «nous avons consenti un sacrifice pour sauvegarder nos emplois et le fonctionnement de la Société». En effet, en 2012, alors que l'entreprise menaçait de fermer, les travailleurs ont accepté un deal proposé par le propriétaire. Ce pacte consiste en la suspension de toutes augmentations de salaire pendant trois ans, une durée jugée suffisante par le responsable de la Sarl afin de renouveler les équipements de l'usine et son extension avant de la remettre en marche. Mais aujourd'hui, les travailleurs se sentent trahis. Car depuis cette date-là, l'employeur, au lieu de redresser la situation, «a violé cet engagement» auquel s'accrochait plus d'une centaine de familles. Pour le comité de solidarité avec les travailleurs, l'employeur a décidé d'une manière unilatérale de la fermeture de l'entreprise par un procédé bureaucratique contraire aux dispositifs qui régissent la relation de travail. Et ce, avant de suggérer l'intervention des pouvoirs publics et les élus dans le but de prospecter les possibilités de sauvegarde des emplois et surtout mettre fin à la désindustrialisation de la région d'Amizour. Effectivement, la fédération du mouvement démocratique et social (MDS) de Béjaïa, qui soutient également les travailleurs de Sarl NBS d'Amizour, a rappelé dans un communiqué que cette fermeture intervient après la liquidation d'une autre entité économique, en l'occurrence, la SOCERCA qui était implantée dans la même commune. Le maire d'Amizour, qui a reçu une délégation des travailleurs et de syndicalistes, a exprimé ses craintes de voir le tissu économique de la région de perdre. Il a affirmé à El Watan que «pour notre part, nous avons accordé au responsable de la briqueterie un permis de construire dans le but de réaliser une extension de l'usine», s'étonnant de la volonté du propriétaire de fermer cette usine qui peut employer plusieurs centaines de jeunes d'Amizour qui croupissent au chômage.