L'anarchie est à son comble au niveau de la rue Bouchaïr Mohamed dans le quartier populaire des frères Abbes, plus connu par Oued El Had, où un marché informel de fruits et légumes s'installe tous les jours. Une situation que les parents d'élèves de l'école Ahmed Boussouf, située dans cette rue, affirment avoir dénoncé à maintes reprises. Ces derniers évoquent à ce propos le manque d'hygiène et de sécurité à proximité de l'établissement en question, ainsi que les désagréments subis au quotidien par les écoliers à cause de ces vendeurs. Ces derniers encouragés, semble-t-il, par le laxisme évident des services compétents qui consiste à fermer les yeux sur ce genre de dépassements, se sont tout bonnement accaparés avec leurs échoppes de fortune les trottoirs longeant l'école et une bonne partie de la chaussée. Le même constat est valable également du côté de l'école Rabéa El Adaouia, située dans la même rue, selon nos interlocuteurs. «C'est devenu insupportable, aussi bien pour nous que pour nos enfants, surtout que ces nuisances ont tendance à s'intensifier en début d'après-midi, à l'heure de la sortie de l'école», nous dira un parent d'élève, avant d'ajouter: «Les enfants sont obligés d'enjamber toutes sortes de détritus pour rejoindre leurs écoles, sans parler du fait qu'ils soient contraints de marcher sur la chaussée, au milieu des voitures, en raison de l'occupation anarchique des trottoirs par ces camelots avec tous les risques d'accidents que cela suppose». Les parents ne manqueront pas de souligner d'autre part les autres nuisances, notamment celles sonores, causées aux écoliers les empêchant de se concentrer pendant les cours. Interrogée à ce propos, la directrice de l'école Ahmed Boussouf, Mme Habiba Khiroumia, nous a déclaré avoir signalé depuis cinq ans et à plusieurs reprises l'anarchie qui règne aux abords de son établissement aux autorités concernées, à savoir les services de la mairie, mais aucune suite n'a été donnée à ses doléances. Devant ce manque de réaction, celle-ci nous avoue avoir dû user de psychologie avec ces vendeurs informels, en tentant de les gagner à sa cause. Ces derniers qu'elle a appris à connaître, nous a-t-elle affirmé, protègent dorénavant les enfants des agressions et assurent même la protection durant les heures de fermeture de l'établissement, lequel ne dispose que d'un seul gardien, dont la vacation se termine à 12h30. La directrice de l'école Mohamed Boussouf, tout en convenant que cette situation paraît peu ordinaire, nous a précisé qu'elle a dû s'accommoder de ces vendeurs. Elle affirme qu'elle a tenté de les sensibiliser également sur le respect des règles d'hygiène, en convenant avec eux de ne pas laisser de détritus derrière eux après les heures de marché et de nettoyer quotidiennement l'espace qu'ils occupent à proximité de l'école. F.Raoui