Considéré comme étant un produit de première nécessité, le lait en sachet LPC (lait partiellement écrémé conditionné) qui se vend à 25 DA se fait désirer dans la région d'Annaba. Depuis plusieurs semaines, voire des mois, les ménages constatent une pénurie qui ne dit pas son nom puisque parallèlement, un excédent de lait de vache en sachet est disponible en quantité contre 40 DA. Cette pénurie persiste et tend même à s'accentuer, ces derniers jours, à la faveur d'une forte demande sur ce produit, à la portée des petites bourses qui représentent la majorité de la population. Approchés à ce propos, les distributeurs et les revendeurs estiment que la pénurie résulterait d'une production insuffisante au niveau de la laiterie Edough de Annaba. Pour leur part, les commerçants se disent être victimes d'une mésentente entre les distributeurs et des agents de la laiterie Edough. «S'il y a un problème entre des agents de telle ou telle entreprise et les distributeurs, ce n'est pas à nous d'en subir les conséquences. Face à cette situation intenable, nous avons décidé de signer une pétition évoquant ce problème pour la remettre au directeur général de la laiterie Edough. Nous avons décidé également de boycotter la vente seule du lait de vache. Il faut qu'on nous distribue les deux qualités sachant que la plupart de nos clients ne sont pas en mesure d'acheter un sachet de lait à 40 DA tous les jours. C'est simple, lorsqu'on me livre 50 sachets de lait de vache, je ne vendais que la moitié. Par contre, quand on me fournit 50 sachets de lait de 25 DA, tout est vendu dans la matinée. Pis, certains distributeurs de lait organisent eux-mêmes la vente de ce produit», affirment des commerçants interrogés par El Watan. Ces propos sont confirmés par des clients. C'est du moins ce que nous avoue A.Hocine, un père de famille rencontré dans l'une des épiceries souffrant de cette situation. «Je préfère le sachet de 25 DA car mes moyens ne me permettent pas d'acheter tous les jours un sachet de lait à 40 DA. Souvent indisponible, ce dernier je le procure auprès des commerçants implantés dans d'autres communes. Pour rentabiliser mon déplacement, j'achète une quantité couvrant les besoins de ma famille durant la semaine», nous dira-t-il. Pas de problème d'indisponibilité Pour comprendre mieux cette situation inextricable, nous avons pris attache avec le directeur général de la laiterie Edough d'Annaba. Selon Bouyoucef El Amri, le patron de cette dernière, il n'y a pas de pénurie. «Les deux types de lait en sachet que nous produisons sont disponibles sur le marché. L'entreprise ne peut pas contrôler les distributeurs qui s'approvisionnent auprès de notre entreprise. De mon point de vue, nous assurons la distribution des deux laits dans tous les quartiers de la wilaya. S'il y a un problème, il a trait vraisemblablement à un conflit entre les commerçants et les distributeurs», estime-t-il. Abordant les chiffres, la même source abonde : «Un quota de 190.000 sachets de lait par jour est distribué à travers les six wilayas que nous alimentons quotidiennement. Il s'agit d'Annaba, Tarf, Guelma, Tébessa, Skikda et Souk Ahras. Pour votre information, les quotas sont dictés par l'ONIL (Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers), dont nous respectons rigoureusement les clauses de la convention signée entre les deux parties». Abordant le problème de l'indisponibilité du lait LPC, ce responsable affirme : «Nous n'avons pas de problème de disponibilité de lait LPC, pourvu qu'il soit distribué équitablement. Une quantité de 80.000 unités est distribuée par jour pour la seule wilaya d'Annaba. Parfois, si nous voyons qu'il y a une petite rupture, nous sollicitons l'ONIL pour augmenter la production et couvrir le déficit. Nous envisageons même d'améliorer nos produits pour qu'ils soient concurrentiels, en produisant du lait UHT (ultra haute température) avec l'emballage en carton de type Tetra Pack, dont le lancement est prévu pour le mois de mai prochain, à la veille du ramadan». `Pour la wilaya d'Annaba, il y a 21 distributeurs de lait en sachet qui font pour la majorité le diktat dans l'approvisionnement des commerçants. La wilaya de Tarf en a 14, un de plus (15) pour la wilaya de Guelma, au même titre que Souk Ahras. Les moins nanties sont les wilayas de Skikda et Oum El Bouaghi avec respectivement 5 et 2 distributeurs.
