C'est un ouvrage magistral sur l'histoire du forgeron d'Ihitoussène que vient de publier le Dr Aliane Abdelkrim. Le livre constitue une suite logique et complémentaire de la première partie sortie, il y a environ deux années. Les recherches effectuées par l'auteur sur les origines du forgeron constituent, en fait, des hypothèses plausibles tant il a « joué » sur l'étymologie des mots, leur sens à travers l'histoire et leur utilisation dans les différentes tribus réparties à travers les contrées tant nord-africaines que méditerranéennes par expansion. Dans sa présentation historique, l'auteur a effectué un bond dans l'histoire des grecs. Pour lui, Ahitos signifie fils du dieu de la forge (mythologie grecque). « Le culte du forgeron apparaîtra pour la première fois dans l'île de Lemnos », écrit le Dr Aliane. Héra, honteuse d'avoir accouché d'un fils laid et boiteux, le lancera dans l'océan. Il sera recueilli par Thétis et l'Océanide neurinome qui l'élèveront dans une grotte pendant neuf ans. Il deviendra forgeron et fabriquera la ceinture d'Aphrodite, le char du soleil, le palais des dieux, le triton de Poséidon, les flèches d'Artémis et d'Apollon, les armes de certains héros, le collier de l'harmonie et un trône qu'il fera parvenir à sa mère, le siège contenait un piège qui la retiendra prisonnière indéfiniment. Evoquant les origines du mot « Ahitos », L'auteur nous décrit mordicus que « Ahitos » a une origine latine parce qu'il porte la marque latine « us ». L'origine du mot peut être Titus (Titous) ; dans la région Est le « T » est adouci en « D ». Il soutient toutefois que « Ahitos » veut dire forgeron au temps présent. L'écrivain auteur a néanmoins repris dans son livre les brides d'informations orales selon lesquelles, Ahitos, accueilli par saint-marabout, Sidi Moussa, s'est installé dans le village actuel pour offrir ses bons et loyaux services à la société. Le saint, dit-on, a recommandé à ses fils « d'avoir bon voisinage avec leur hôte ». Il insiste en leur disant que « c'est un ouali (saint), lui aussi ». Concernant l'origine des Ihitoussène, l'auteur avance trois versions possibles. Mohand Hitache de la région de Flaye, nommé dans l'ouvrage, prétend que l'ancêtre des Ihitoussène a vécu dans la région de Haidous dans le Rif marocain où il a installé son atelier de forge. Hitache Mohand aurait visité son atelier en 1942. Seulement voilà, Dda Larbi Aliane affirmait, en 1986, que Ahitos est d'origine grecque. La troisième version indique des origines phéniciennes. Comment alors expliquer l'origine européenne plus précisément, allemande, de la famille Abdelli. L'auteur nous explique qu'un Européen (st-Simonien), s'opposant à la guerre vers 1844, s'est installé dans le village et s'est converti à l'islam. Marié à une femmes du village, il a eu un fils qu'il a prénommé Abdellah. L'homme s'est intégré dans le village et y a demeuré jusqu'à sa mort. Les forgerons d'Ihitoussène, en plus du matériel agricole, des enclumes, se sont également spécialisés dans la fabrication des armes à feu, une spécialité qui leur a valu un passé héroïque avec leur participation active aux insurrections de 1857 (Bataille d'Icheridhen) et en 1871, (El Mokrani) où il y a eu plusieurs morts et on garde en mémoire, Hamou Ath Vachirt (1re génération), Mohand ou Moussa, Belkacem Ahitos, Mohand Vou th chenfirt… * Ahitos, histoire du forgeron, 2e partie, une auto édition ; prix public 80 DA