Le livre relate plusieurs épisodes importants de la guerre d'Indépendance. L'écriture de l'Histoire de la guerre de Libération nationale se poursuit à une cadence effrénée dans la wilaya de Tizi Ouzou. Plusieurs livres viennent enrichir la bibliographie en la matière afin de permettre aux nouvelles générations d'être au fait de l'apport immense des hommes de la région à l'acquisition de l'Indépendance. Le tout nouveau-né est le livre écrit par Akli Mohand Saïd, fils aîné du colonel Mohand Oulhadj, chef de la Wilaya III, de 1959 à 1962, intitulé Si Mohand Saïd raconte amghar et édité par les Editions Le Savoir. Le livre de Akli Mohand Saïd relate plusieurs épisodes importants de la guerre d'Indépendance. Ainsi, l'auteur revient sur les rudes difficultés vécues par la Wilaya III, après la douloureuse perte du grand martyr, le colonel Amirouche ainsi que le récit de quelques batailles et l'organisation politico-militaire de l'ALN. Akli Mohand Saïd a aussi consacré des passages de son ouvrage aux atrocités commises par le colonialisme ainsi qu'à des témoignages de quelques figures emblématiques de la région de Tizi Ouzou. L'auteur explique que s'il a décidé d'écrire cet ouvrage, c'est qu'il a éprouvé le devoir de le faire, «pour réaliser l'un des voeux de mon père car il y tenait vraiment». L'auteur indique que son père, le colonel Mohand Oulhadj, n'a pas cessé de lui répéter: «Promets-moi mon fils que tu écriras l'Histoire». Akli Mohand Saïd ajoute, qu'en écrivant ce livre, «j'ai cru utile et nécessaire de mettre à la disposition de notre population composée de près de 70% de jeunes nés après l'Indépendance, donc qui n'ont pas connu la guerre, pour mieux leur faire connaître la lutte de notre peuple pour l'indépendance nationale, la justice sociale, la paix, sans oublier les sacrifices consentis par leurs pères pour libérer leur terre du joug colonial». L'auteur de ce deuxième livre sur le colonel Mohand Oulhadj (Un premier livre a été écrit par le moudjahid Amar Azouaoui) est né le 19 juin 1933 au village de Bouzeguène. Après des études primaires à l'école d'Aït Ikhlef, il rejoint son père à Sétif pour apprendre le métier de forgeron. Il part en France en 1952 et travaille à l'usine Cooder Saint-Marcel. Durant ses deux ans de service militaire, il acquit beaucoup d'expérience militaire. En 1956, il rejoint les rangs de l'armée de Libération nationale. Il est nommé chef de groupe puis sergent-chef du renseignement. En 1957, il obtient le grade de chef de secteur. En juin 1958, il devient aspirant politique et est affecté par le colonel Amirouche à la région IV, zone III, wilaya III. Le premier novembre 1959, il obtient le grade de sous-lieutenant. A l'Indépendance, il effectue un stage comme officier de la sécurité au sein de l'Armée nationale. Il quitte l'armée de Libération nationale en janvier 1964 et choisit de participer à l'édification de l'Etat algérien. Il est élu membre de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou en 1974 et membre du Conseil national de l'ONM en décembre 2005 et en parallèle, membre du bureau des moudjahidine de Tizi Ouzou. C'est dire que l'auteur de cet ouvrage sur le grand colonel de la Guerre d'Algérie, a un parcours très riche et a servi l'Algérie pendant des décennies, à l'instar de nombreux membres de sa famille. C'est sans doute pour exorciser tout le mal laissé par les tortures qu'il a subies pendant les années de guerre et toute la souffrance de ces années de braise qu'il a eu recours à la thérapie de l'écriture. C'est aussi pour honorer la mémoire d'un père hors du commun. Le livre de Akli Mohand Saïd recèle de nombreux poèmes en kabyle traduits vers le français et évoquant le vécu des Algériens et leurs sacrifices. Aussi, le lecteur peut découvrir en annexe un nombre important de documents inédits dont une lettre adressée par le colonel Mohand Oulhadj à Krim Belkacem. Le livre de Akli Mohand Saïd constituera sans doute un outil précieux pour les chercheurs et les historiens qui travaillent sur la guerre de Libération nationale.