L'Etat a consenti de gros investissements pour renouveler et développer le périmètre irrigué de la wilaya qui s'étend sur une superficie de 14 000 hectares. Malheureusement, ce potentiel énorme n'est utilisé qu'à 45% par les irrigants, notamment les arboriculteurs. En effet, seuls 6000 hectares, sur les 14 000 équipés pour l'irrigation, sont exploités dans la plaine du Cheliff. Selon une source très au fait de ce dossier, le problème n'est pas lié à un manque de ressources hydriques mais plutôt au refus de beaucoup d'agriculteurs de souscrire à l'irrigation auprès de l'office national de l'irrigation et du drainage (ONID), surtout durant la campagne d'irrigation qui s'étale de mai à octobre de chaque année. Les fellahs préfèrent, nous dit-on, utiliser à outrance les forages pour irriguer leurs surfaces agricoles en dépit de la menace qui pèse sur la nappe phréatique. Pendant ce temps, les deux barrages de la région affichent un taux de remplissage de 100%. Ils emmagasinent plus de 350 millions de mètres cubes dont 65 millions sont destinés exclusivement à l'irrigation. Un volume qui sera encore revu à la hausse dès cette année grâce à la mise en service de la nouvelle station de dessalement. Celle-ci va, en effet, permettre aux deux ouvrages de retrouver leur vocation première, à savoir l'irrigation agricole. Comme on le voit, les pouvoirs publics, par le biais de la direction des Ressources en eau et l'Office national d'irrigation et de drainage, ont mobilisé les moyens nécessaires pour assurer la disponibilité de l'eau à usage agricole. Cependant, cet effort considérable, censé contribuer à l'extension des périmètres irrigués, n'a pas eu l'effet escompté pour les raisons évoquées plus haut.