S'il y a bien un secteur qui marque le pas à Tizi Ouzou à chaque saison estivale, c'est bien celui de la culture. Dans une wilaya où rien n'est parfait, le secteur de la culture aurait pu constituer cette éclaircie qui illuminerait un quotidien que des années de galère ont assombri. Mais hélas, l'animation culturelle en particulier disparaît dès qu'arrive l'été. La seule structure encore fonctionnelle à Tizi Ouzou, à savoir la maison de la culture Mouloud Mammeri, ferme ses portes au mois d'août. Alors que dans plusieurs wilayas du pays, c'est ce mois ainsi que celui du Ramadhan, où l'on organise toutes sortes d'activités artistiques pour rendre le sourire aux gens et égayer leurs soirées, à Tizi Ouzou c'est le vide. Durant des années, l'on évoquait l'absence de climatisation dans la grande salle de la maison de la culture, pour justifier sa fermeture, mais ce n'est qu'un simple prétexte pour ne rien faire. Parce que lorsqu'on veut travailler, il est facile de faire de l'animation dans les quartiers, de transformer un stade en piste de danse. A Tizi Ouzou, la vie s'arrête à 19h. Que peuvent bien faire les gens dehors, une fois la nuit tombée, si c'est uniquement pour humer toutes les mauvaises odeurs que dégage la saleté de la ville, si on ne leur offre que le spectacle de ruelles insalubres ? Pas de cinéma, pas de théâtre, pas de musique, rien, le vide total. Heureusement, il y a les cybercafés pour certains et les bars pour d'autres. Ailleurs, c'est le mois ou les gens de la culture travaillent le plus, mais dans la capitale du Djurdjura, les artistes se contentent d'animer des fêtes familiales. A la rentrée, on nous promet un « grand festival de danse », avant les soirées du Ramadhan. Le congé pris par la culture prend fin bientôt, mais ce n'est pas demain qu'elle sortira de sa léthargie. Vivement la rentrée.