Une exposition de trois jeunes artistes, en fin d'études à l'école des beaux arts, est abritée depuis le 7 mars dernier par l'Institut Français de Constantine. Cette manifestation prévue pour durer trois semaines, entre dans le cadre de l'évènement Carte blanche à l'Ecole des Beaux-Arts, initié par l'IFC. Trois thèmes différents marquent cette exposition qui révèle aussi l'énergie émotionnelle et le talent des jeunes artistes Anouar Aboussalih, Louisa Kaouter Terki et Amina Djema. De belles toiles de l'art moderne et du semi figuratif selon la technique de la peinture à l'huile, ont eu l'opportunité d'être dévoilés au public grâce à l'artiste, photographe et écrivain Armand Vial. Ce dernier ému par ces œuvres, nous dira: «quand j'ai vu pour la première fois, il y a six mois, ces belles toiles qui extériorisent beaucoup de dires et beaucoup d'histoires, je n'ai pas pu résister à les présenter à l'IFC. Les gens doivent savoir qu'il existe des talents algériens et qui peuvent beaucoup donner à la société. Car dans ces tableaux, il ne s'agit pas seulement d'un message à faire passer, c'est au-delà de ça et c'est même plus fort. L'artiste est le reflet de sa société, c'est le miroir du monde dans lequel il vit et ces jeunes ont confirmé ma vision». Le public présent à la séance de vernissage, samedi dernier, a eu l'occasion d'apprécier des œuvres captivantes, pleines de chaleur, de vivacité, avec des émotions exprimées pêle-mêle, décrivant de beaux ou de douloureux souvenirs. «Nous sommes là et nous existons, et nous devrons nous imposer par nos talents pour que les gens puissent nous voir», déclare Amina Djema en présentant son exposition intitulée «Esprit aveugle». Pour sa part, Anouar Aboussalih affirme que pour lui, l'art est la raison de vivre. En dépit des conseils de son médecin d'arrêter la peinture en raison des problèmes de santé, Anouar estime qu'il n'a pas d'existence sans l'art, plus particulièrement, après le décès de sa mère il y a deux ans. Son exposition intitulée «Pandore» révèle l'omniprésence de la femme dans ses toiles. C'est devenu une thérapie pour son chagrin. «Même si cela va me rendre malade je continuerai à peindre. Je vis de l'art, et m'éloigner de la peinture est comme me donner à la mort», a-t-il expliqué. Louisa Kaouter Terki, a, quant à elle, choisi le thème des fleurs. Dans son exposition «Pétales de Louisa», elle exprime ses émotions et toute la sensibilité féminine. Pour elle, «la femme est une rose et elle est l'être le plus fragile qui soit sur terre, et on ne peut que lui accorder plus d'attention et d'amour.»