La création artistique féminine, particulièrement celle des jeunes plasticiennes, a été mise en valeur à travers des expositions organisées mardi à Alger, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, à la galerie d'art "Mohamed Racim", de l'Union nationale des arts culturels (UNAC) et au Centre des loisirs scientifiques "Didouche Mourad" de l'Etablissement "Arts et culture" de la wilaya d'Alger. A la galerie Mohamed Racim, une soixantaine d'œuvres de différents styles et genres, réalisées par des artistes de deux générations de femmes ont été exposées. Parmi les tableaux de l'ancienne génération figurent ceux de Kheira Flidjini, considérée comme la pionnière de la peinture contemporaine algérienne, de Kaci Zahia, de Souhila Belbahar, connue surtout pour ses "femmes pétales", de Zohra Sellal et de Baya, dont la première participation remonte à 1948 à Paris, aux côtés du célèbre peintre universel Pablo Picasso. La jeune génération était, quant à elle, représentée notamment par Djamila Babbsia qui a exposé une peinture à l'huile de style figuratif tendant vers le naif, Imène Mebarki, présente avec une œuvre de tendance surréaliste et Azzouz Amina qui a choisi le patrimoine culturel comme thématique de sa composition. La seconde exposition a regroupé à l'Etablissement "Arts et Culture" cent trente tableaux d'une soixante d'artistes différentes, donnant, pour nombre d'entre eux un aperçu de la jeune peinture algérienne à travers les diverses thématiques traitées. De style figuratif, l'œuvre d'Abdeldjebbar Brahim met en exergue la richesse du ksar de Boussaâda, tandis que celles de Nawal Bellal et de Nadia Mebrouk évoquent respectivement le marché très coloré des villes du Sud algérien et la beauté de la femme targui portant le costume traditionnel et parée de bijoux finement ciselés. Le paysage est le thème de prédilection de Garmi Melica qui présente un tableau représentant une oliveraie, de Aiouache Louisa dont l'œuvre est un hymne à l'automne, de Faiza Bayou, de Ghoumrassi Merbouha ou encore de Hadj Sadok Aïcha avec une composition fleurie intitulée "Marguerites". Le style abstrait a eu la faveur de plusieurs jeunes artistes femmes comme Aggar Farah, Rahmani Hayet Amel, Chafaa Fatima et Daoudi Amel qui a abordé le thème du cosmos. Cette dernière exposition, qui se poursuivra jusqu'au 25 mars, regroupe les œuvres d'artistes ayant participé à la 5è édition du Grand Prix Aïcha Haddad, moudjahida et plasticienne, lauréate de plusieurs distinctions dont la médaille du Mérite et la médaille de l'UNESCO, décédée le 24 février 2005. Le tableau ayant obtenu le premier Prix "Aicha Haddad" est l'œuvre de Hassiba Tebib, diplômée de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts (d'Alger) et titulaire de plusieurs distinctions dont le 1er prix de la peinture moderne (1996), le 2è prix de la jeune peinture et le 2è prix Aïcha Haddad (2005). Réalisée selon les techniques mixtes (peinture à l'huile et collage), cette œuvre est de style abstraction lyrique (proche de l'impressionnisme abstrait) aux couleurs très contrastées. La lauréate s'est dit être à la fois "très heureuse" et "émue" de recevoir le Prix Aïcha Haddad, une distinction qui encourage depuis son institution en 2002, les jeunes talents, a-t-elle souligné.