Sept jeunes artistes algériens exposent leurs œuvres, jusqu'au 19 mars prochain, à la villa Abdellatif à Alger. Ils sont pour la plupart encore étudiants au niveau de l'Ecole Supérieure des Beaux d'Art d'Alger. Ils ont rapport viscéral et assez particulier avec les arts plastique. Il nous donne un large aperçu de leur talent en découvrant leurs œuvres dans ce lieu majestueux et enchanteur qu'est la villa Abdellatif, mitoyenne au Musée National des Beaux Arts d'Alger. Organisée sous l'égide du ministère de la culture en collaboration avec l'Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel(AARC), l'exposition collective en question entre dans le cadre d'un nouveau projet initié par l'AARC, pour justement, promouvoir les arts visuels et les jeunes artistes algériens. L'exposition en question se déroule au niveau de deux salles de la villa Abdellatif. Vingt neuf œuvres aux styles et aux techniques divers sont accrochés aux cimaises murales. Pour cette première édition, sont à l'honneur, l'Art Contemporain, la Photographie et la Peinture à travers les créations de : Yasser Ameur, Souad Douibi, Belkis Sara Sergoua, Karim-Nazim Tidafi, Fatima Chafaa, Adlene Samet et Yesmine Bourouila. L'imagination des artistes est des plus fertiles. C'est du moins la première impression qu'à un visiteur en découvrant cette exposition colorée. Le regard est en admiration devant les concepts de travail personnalisé des artistes. Chaque œuvre témoigne d'une dextérité aiguisée. La photographe Fatima Chafaa propose six clichés de son séjour à Tindouf au camp des refugiés Sahraoui en 2012. Diplômée de l'Ecole Supérieur des Beaux Arts d'Alger, Fatima Chafaa est professeur en Art Plastique. Armée de son objectif, elle est allée à la rencontre de la population de cette wilaya, en immortalisant des séquences de vie d'enfants jouant ou encore d'adultes sirotant un thé. A la fois plasticienne et vidéaste, Souad Douibi livre des sardines à volonté. Qu'elles soient dotées de brosses en guise de nageoires ou encore mises à l'intérieur de profonds sachets noires, ces sardines scintillent de part leurs écailles. Elle explique que son histoire avec les sardines a commencé durant l'été 2014. Elle avait besoin de se cacher derrière le pseudonyme « Sardines Yet ». Cette approche artistique et sociale de la sardine représente l'homme. « Les sardines, c'est nous. On a eu l'habitude en Algérie d'appeler un groupe de personnes dans un lieu public, des sardines. C'est quoi le but de notre existence si ne nous sommes pas bien dans notre peau humaine ? des questionnements dont les réponses ne sont pas importantes car le but de ce travail est de rendre l'art et la culture de la sardine accessible au public » explique telle. Sarah Sergoua Belkis est étudiante en quatrième année peinture à l'Ecole Supérieure des Beaux Arts d'Alger. Son coup de crayon est sans égal. Digne fille de ses parents artistes peintres Karim et Samia Sergoua, Sarah s'est appropriée le portrait d'une façon remarquable. « Pré soupir », « Résonnance 1 » et « Fragment sensoriel » sont autant de tableaux convoquant la mémoire. Elle indique, d'ailleurs, qu'elle ne cherche pas à reproduire une image donnée mais elle tente plutôt de fixer non pas le sujet, mais une perception furtive de ce qu'elle ressent à son contact. « La perception qu'elle soit soumise à l'influence d'une mémoire sensorielle immédiate, à l'état émotionnel du spectateur ou liée au sujet lui-même et à ce qu'il dégage» éclaire-t-elle. Spécialite dans le design d'environnement, l'artiste peintre et enseignant au niveau de l'Ecole Régionale des Beaux Arts de Mostaghanem,Yasser Ameur exhibe des œuvres bien tourmentées. En effet, « L'aliénée », «L'aliénation jaune », « Les amants d'un jour » et «Pauvres couples », traduisent un mal certain chez ces sujets difformes rongés par un mal certain. Ces âmes déchantées se déforment d'une façon bien intrigante. Karim Nazim Tidai redonne vie à son univers d'enfant sous la forme d'œuvres plastiques dont entre autres des assemblages, des figurines, des meubles aux allures de flipper ainsi que des systèmes électroniques.