Plus de 300 étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger ont entamé une grève depuis dimanche dernier. Ils dénoncent les «mauvaises conditions des études» et se relayent de jour comme de nuit devant l'école pour empêcher le personnel d'accéder aux bureaux. Ils revendiquent le départ du directeur qui «use de son poste comme moyen de pression sur chaque étudiant qui ose dénoncer le dysfonctionnement dans l'école», nous confie Meriem, «Il y a un magasin plein de matériaux achetés normalement pour les TP, mais on ne les a jamais vus ; ils sont sûrement utilisés pour des travaux personnels, d'ailleurs on exige une enquête sur la gestion financière de cette école», s'indigne-t-elle. Les étudiants ont une plateforme de revendications de plusieurs points, dont «une séance de travail avec la ministre de la Culture, que nous avons interpellée plusieurs fois par écrit. Cependant, elle envoie de nouvelles personnes à chaque demande, mais sans résultat concret», explique une autre étudiante. Les protestataires dénoncent aussi le «chantage administratif de la part des deux tutelles que sont le ministère de la Culture et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui se rejettent la balle entre eux dès qu'on revendique quelque chose, ils doivent soit définir les prérogatives de chacun ou nous détacher de ce ministère afin de dépendre uniquement du ministère de l'Enseignement supérieur, pour au moins obtenir un diplôme universitaire en fin de cursus et avoir accès au master ou doctorat comme dans toutes les universités algériennes»… Constantine Hier à la mi-journée, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, s'est rendue à l'Ecole des beaux-arts avec une délégation et a rencontré les étudiants. En réponse aux questions posées, Mme Labidi a promis aux étudiants de prendre en charge toutes leurs revendications : «Nous sommes prêts à dialoguer avec vous afin de trouver une solution à cette crise, je serais absente à cause des préparatifs de l'événement de Constantine, mais vous serez reçus et nous nous chargerons de vos revendications.» Une promesse appréciée par les étudiants. «Nous sommes prêts au dialogue. Nous allons maintenir notre protestation avec des manifestations culturelles durant les vacances jusqu'à satisfaction de nos revendications», répond un membre du comité des étudiants. En attendant les solutions de la ministre, les étudiants vont occuper l'école et organiseront des activités culturelles pendant les vacances : «On espère reprendre après les vacances, si les revendications sont satisfaites.» En fin de journée le ministère de la Culture a confirmé la démission du directeur de l'Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger, Kamel Chaou en poste depuis trois ans, une des revendications des étudiants de cet établissement qui ont décidé de poursuivre leur grève ouverte, entamée dimanche dernier.