Plus d'une centaine d'habitants ont fermé hier la RN27 au niveau de la cité Boudraâ Salah, pour réclamer «un cadre de vie décent». D'après leurs dires, la situation est devenue insupportable. En plus de plusieurs défaillances citées, les protestataires s'insurgent contre le mépris affiché par les responsables locaux, ainsi que le manque de communication et le comportement «révoltant» du délégué de secteur urbain. Selon les déclarations des habitants, ce dernier leur aurait déclaré que tous les problèmes soulevés ne relèvent pas de ses responsabilités, c'est pourquoi ils ont décidé de fermer le siège de la délégation de ce secteur, puis ils ont fini par «vider leurs sacs» en fermant la RN27 passant à proximité de leur cité. Pour eux, c'est le seul moyen pour transmettre leur voix aux responsables. Selon leur représentant, Mohamed Elantri, les habitants souffrent depuis des années de la dégradation du cadre de vie, le manque d'aménagement urbain et l'absence d'infrastructures publiques. Notre interlocuteur cite des quartiers débordés de déchets en dépit des opérations de rotation lancées par la commune. «Après l'éradication des bidonvilles, il n'y pas eu d'opérations de nettoyage des lieux, et les habitations qui n'ont pas été démolies ont été transformées en lieux de débauche. Même les rues n'ont pas été goudronnées depuis des années et elles sont dans un état catastrophique à cause des fuites d'eau», affirme-t-il. Ce dernier ne manquera pas de soulever l'état des deux stades communaux de la cité «la cmmune a lancé des travaux d'aménagement il y a environ 5 ans avec un budget de 5 millions de dinars; depuis, rien n'a été fait. Même la maison de jeunes de la cité Boudraâ Salah est fermée depuis des années», ajoutera-t-il. «Il faut un peu de conscience professionnelle, le manque de ce genre d'établissements peut provoquer la hausse du banditisme; j'ai l'impression que nous sommes complètement oubliés par les autorités. Avant tout, c'est un droit, ce que nous revendiquons», a-t-il fulminé. La route a été dégagée vers 13h en présence des éléments de la sûreté, mais les habitants ont promis de revenir à la charge si leurs revendications ne sont pas prises en considération. A noter que cette action a causé d'énormes embouteillages sur l'axe reliant la cité Boudraâ Salah au centre-ville en passant par l'avenue Kitouni Abdelmalek, ce qui s'est répercuté aussi sur la circulation automobile, pénalisée également par la fermeture des accès vers la Place des Martyrs en raison de la visite de la ministre de la Culture à la vieille ville. Une journée cauchemardesque que les usagers de la route ne sont pas près d'oublier.