Des dizaines de jeunes de la cité Boudraa Salah, dans la commune de Constantine, ont fermé hier matin le siège du secteur urbain et bloqué la circulation sur la RN 5, dont le tronçon plus connu sous le nom de «la descente de la mort, pour exprimer leur colère et leur indignation face à la dégradation du cadre de vie dans leur cité et l'absence d'une prise en charge sérieuse de leurs préoccupations par les autorités communales. Adel, un jeune manifestant indigné par «la marginalisation de la cité Boudraa Salah», dénonce le peu d'intérêt accordé à cette ancienne agglomération dont «les routes n'ont pas été retapées ou goudronnées depuis 1992». Ce dernier parle d'un cadre de vie «catastrophique» et des deux stades où «des travaux ont été entamés avant d'être abandonnés depuis plusieurs années», se désole-t-il. D'autres manifestants en colère soulèveront le problème de la fermeture de la maison de jeunes depuis des années pour cause de travaux de réhabilitation «qui n'en finissent pas là aussi», déclarent-ils sur un ton sarcastique. Le délégué communal ainsi que des policiers ont vainement tenté de convaincre les protestataires de libérer la circulation, bloquée à partir de 10 heures, sur ce tronçon névralgique. Les jeunes manifestants précisent que le délégué communal a été averti de ce mouvement de protestation bien avant le lundi 23 mars, mais rien n'a été fait en matière de prise en charge des revendications. Les manifestants dénoncent aussi «le retard dans le lancement des assainissements promis, surtout l'enlèvement des déblais d'un périmètre d'habitats précaires d'où les résidents ont été évacués et qui est transformé par la force des choses en un lieu de débauche, ainsi que l'absence d'autres actions de nettoiement dans le quartier». Ce qui semble agacer le plus les habitants, c'est la réponse d'un responsable de la commune qui leur a dit, selon des affirmations des jeunes protestataires, que l'assemblée est préoccupée par la préparation de l'évènement Constantine capitale de la culture arabe, 2015'' et qu'elle ne peut de ce fait se pencher dans l'immédiat sur leurs revendications ! Les négociations engagées par les services de sécurité avec les manifestants aboutiront à la libération de la circulation aux environs de 14 heures, nous a-t-on signalé. Des représentants des protestataires ont été accompagnés, hier, vers 15 heures 30 minutes, au siège de la daïra où les responsables devaient les accueillir pour discuter des problèmes et des solutions à mettre en œuvre pour améliorer la vie quotidienne des habitants.