En crise depuis des années, le secteur de la santé dans la wilaya de Jijel souffre toujours d'un déficit en personnel paramédical. Pour la seule année de 2014, 220 paramédicaux issus des différentes spécialités ont choisi de prendre leur retraite après des années de bons et loyaux services. Certains, et ils sont nombreux, ont du jeter l'éponge, la mort dans l'âme, et d'une manière anticipée avant même d'atteindre l'âge de 60 ans, à cause de la pression et de la charge de travail qu'ils subissent dans un environnement hospitalier de plus en plus difficile. Cette situation a provoqué une véritable saignée dans les établissements publics de santé, brutalement privés de leurs cadres paramédicaux les plus expérimentés. «Si on ne trouve pas de solution à ce problème, on risque de se retrouver avec plus de médecins que d'infirmiers », a averti le wali de Jijel, lors de la dernière session de l'APW. Pour parer au plus urgent, les responsables du secteur se sont lancés dans une course contre la montre pour former autant d'infirmiers que possible. D'ici 2019, il est prévu la formation de quelques 2000 paramédicaux entre aides-soignants et infirmiers de santé publique, selon Ammar Lagouassem, directeur de la santé de la wilaya. Pour répondre à cette impérative, une demande expresse a été faite par le wali aux directeurs de l'éducation et de la formation professionnelle pour dégager au secteur de la santé les salles de cours dont ils n'ont pas besoin pour renforcer les structures de formation des aides-soignants. Une proposition a même été faite pour recourir aux locaux construits dans le cadre du programme des 100 locaux par commune pour les affecter à la formation de ces agents. Autant dire que si le déficit en personnel paramédical n'est pas comblé d'ici quelques années, on craint que les nouveaux hôpitaux à réaliser, à Ziama Mansouriah, Chekfa, Belghimouz et Djimla, restent des structures sans âme. Actuellement, on compte plus de 260 aides-soignants en formation dans des classes annexes, à Jijel, Ziama-Mansouriah, El Milia et Sidi Marouf, en plus des infirmiers de santé publique qui poursuivent leur cursus dans les instituts paramédicaux à Jijel et ailleurs.