Le FFS a interpellé le Premier ministre sur la situation des travailleurs du pré-emploi. Nabila Adjlout Amarouche, députée à l'APN, a rappelé que les fonctionnaires recrutées dans le cadre de ce dispositif souffrent de la précarité (salaires inférieurs au SNMG) et passent des concours de recrutement dans les mêmes conditions que les autres candidats alors qu'ils ont accumulé des années d'expérience. Abdelmalek Sellal a énuméré, dans sa réponse, les «mesures préférentielles» prévue en faveur de cette catégorie. Il a ainsi précisé que la circulaire n°7 du 28 avril 2011 prévoit le calcul des années d'expérience dans les concours. Il a indiqué que la circulaire n°25, en date du 10 juillet 2013, de la Fonction publique souligne «la nécessité de consacrer un taux allant de 30 à 50% des postes budgétaires ouverts aux concours, examens et tests professionnels dans l'ensemble des entreprises et administrations publiques des wilayas du Sud au recrutement des travailleurs bénéficiant de contrats pré-emploi en considération de la compétence professionnelle acquise tout au long de la durée de travail». M. Sellal a rappelé aussi l'obligation faite aux administrations de favoriser leurs employés dans les concours de recrutement. L'application de ces mesures par les différentes administrations reste posée. Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), qui a mis en place un comité des pré-emplois début 2011, a estimé que rien n'a changé pour cette catégorie. «Les pouvoirs publics parlent depuis 2012 de calculer les années d'expérience, mais la réalité est autre. Les années passées dans l'administration ou entreprise ne sont jamais comptées dans les concours. Et puis les textes régissant ce dispositif ne clarifient même pas le nombre d'heures de travail des agents, qui souffrent d'esclavagisme», estime Idriss Mekkideche, porte-parole du Snapap et lui-même ancien du Comité national du pré-emploi et du filet social (Anem et DAS), affilié à ce syndicat. En plus du calcul des années d'expérience, le comité du Snapap exige l'intégration sans condition de toutes les personnes recrutées dans le cadre des dispositifs du pré-emploi et du filet social dans des postes de travail durables et décents. Plus de 900 000 personnes sont titulaires de contrats de travail de types pré-emploi et filet social. Elles bénéficient du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), destiné aux «jeunes primo-demandeurs». Le comité du pré-emploi du Snapap, dont des membres se sont retirés du syndicat après leur engagement en faveur d'un quatrième mandat pour le chef de l'Etat, s'est réuni dernièrement. «Le conseil s'est réuni pour examiner le bilan structuré dans les wilayas. Il a décidé d'engager des actions dans les prochains jours», relève M. Mekkideche.