Les services de sécurité ont utilisé les grands moyens pour empêcher la tenue du rassemblement des travailleurs du pré-emploi devant le Palais du gouvernement. Les représentants des travailleurs inscrits dans le dispositif du pré-emploi et du filet social ont été empêchés de tenir leur rassemblement hier devant le Palais du gouvernement. Les précautions prises par les membres du Comité national des travailleurs du pré-emploi et du filet social (CNPEFS), sous la bannière du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), se sont avérées vaines pour contourner le dispositif de sécurité mis en place par la police dès les premières heures de la matinée. Les membres du comité précité ont veillé à garder secret le lieu de rendez-vous pour échapper à la répression, mais c'est compter sans la présence importante de policiers mobilisés sur les lieux priviligiés par les traditionnels protestataires. En effet, une cinquantaine de protestataires ont tenté de mener leur action devant le Palais du gouvernement. Mais vu le dispositif «sécuritaire», les militants ont voulu se diriger vers la Grande-Poste au cœur d'Alger. Peine perdue. Les policiers étaient là avant eux. Ainsi, les forces de l'ordre ont violemment empêché les protestataires de se rassembler en les dispersant à coups de matraque. Devant leur insistance, certains membres du comité ont été violentés, malmenés et conduits aux commissariats environnants, où ils ont passé le reste de la journée. Des journalistes et des reporters ont été également bousculés et priés de quitter les lieux. Les tentatives de rejoindre d'autres lieux de rassemblement prévus par les organisateurs n'ont pas abouti en raison de l'impressionnant dispositif policier déployé. Alger-Centre était hier assiégé en raison de cette action de protestation. Une quarantaine de manifestants ont été embarqués par la police. Le CNPEFS dénonce «la violence» utilisée pour réprimer le mouvement. «Nous dénonçons la répression d'une action pacifique qui n'a pour objectif que de dénoncer la précarité des emplois. Nous avons été embarqués vers les différents commissariats d'Alger, alors que nous tentions d'organiser un rassemblement pour nous faire entendre», a déclaré, hier, Idriss Mekideche, représentant du comité précité, joint par téléphone alors qu'il était au commissariat. La «détention a duré plusieurs heures pour une quarantaine de protestataires», a-t-il fait savoir. Le comité revendique la régularisation «simple et réelle» de tous les travailleurs en situation précaire dans des postes permanents. Entre autres propositions, le comité suggère l'annulation de toutes les nouvelles procédures de recrutement jusqu'à épuisement des listes relatives à ces formules de transition. «Nous avons tenté de transmettre le message que nous avons lancé à maintes reprises par des actions de protestation. Nous avons saisi toutes les instances sur la situation catastrophique dans laquelle nous évoluons et les dérapages. Nous sommes dans une situation d'esclavagisme moderne que l'Etat est le premier à pratiquer», dénoncent des protestataires. Il faut savoir que l'administration publique emploie près de 600 000 travailleurs dans le cadre des dispositifs de pré-emploi et du filet social. Les salaires varient entre 6000 et 18 000 DA, selon la formule. Les travailleurs bénéficient des prestations de la sécurité sociale, mais les années de service ne sont pas comptabilisées pour la retraite. Une «anomalie» dénoncée par le CNPEFS et «à laquelle il faut impérativement remédier». Les membres du comité affilié au Snapap comptent déposer plainte contre les dépassements de la police et dénoncent «la répression des mouvements pacifiques».