La résiliation du contrat avec le consortium Cojaal n'a finalement pas eu d'effet. L'entreprise japonaise revient à Constantine pour reprendre le chantier du tunnel de Djebel Ouahch, dont elle était en charge il y a tout juste quinze mois. C'est le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, qui a fait cette annonce lors de son passage, mercredi dernier, à la Télévision nationale. Après moult tractations au plus haut niveau, les Etats algérien et japonais ont fini par trouver un terrain d'entente. Cojaal aurait souhaité reprendre le projet comme sortie de crise. Le ministre de tutelle avait multiplié les déclarations concernant ce problème, dont il impute toute la responsabilité au partenaire nippon. Récemment, M. Kadi a réitéré devant l'APN le souci de parvenir à une solution arrangeant les deux parties : «Pour éviter le recours à l'arbitrage international, l'Algérie et le Japon ont entamé un débat d'Etat à Etat et non pas d'entreprise à Etat, ce qui nécessite un peu de temps, tandis que la compagnie japonaise cherchait des solutions techniques et s'employait à éviter l'arbitrage international.» Pour rappel, en raison du retard accusé dans la réalisation du deuxième tronçon de l'autoroute Est-Ouest d'une longueur de 399 km reliant trois wilayas de l'est du pays (Constantine, Annaba et El Tarf), l'Agence nationale des autoroutes (ANA) avait procédé à la résiliation du contrat avec Cojaal. Et pour résoudre les problèmes dus à l'effondrement du tunnel de Djebel Ouahch, survenu le 1er janvier 2014, la réalisation d'une rocade près du tunnel, sur 13 km, a été lancée mais sa réception, prévue pour le mois en cours, est reportée à juin prochain. Pour certains observateurs locaux, cette «livraison» est une vue de l'esprit, car beaucoup de contraintes techniques persistent, dont des fissurations. «Dans l'art minier et tout spécialement pour le creusement de tunnels, il n'est pas toléré de laisser longtemps un soutènement provisoire (cintres) à l'exercice des forces du terrain de recouvrement. Les cintres peuvent éclater, comme ce fut le cas le 1er janvier 2014. La structure en béton doit impérativement remplacer les cintres pour éviter les risques d'affaissement ou d'effondrement de l'ouvrage», a développé un expert. Il est évident que la réalisation de ce projet bute sur quelques écueils que les quatre entreprises nationales en charge actuellement des travaux auraient des difficultés à surmonter. D'où le déplacement, aujourd'hui à Constantine, pour la troisième fois en un mois, de M. Kadi qui a exigé une expertise de la stabilité du sol. Dans ce contexte, le retour du consortium Cojaal ne peut que répondre à une urgence.