Les recettes pétrolières de l'Algérie se rétrécissent comme peau de chagrin. En 2014, les revenus issus de la vente du pétrole ont baissé de 8 milliards de dollars par rapport à 2013, selon les détails d'un rapport diffusé par l'Administration américaine d'information sur l'énergie (AIE). Ce rapport répercute les recettes pétrolières engrangées en 2014 par chacun des pays exportateurs de l'OPEP, dont l'Algérie. Les revenus pétroliers de l'Algérie ont baissé à 48 milliards de dollars en 2014, contre 56 milliards en 2013, marquant ainsi une baisse de 8 milliards de dollars. L'Administration américaine de l'énergie tente ainsi, statistiques à l'appui, de rendre le premier verdict quant à l'impact de la chute des cours de pétrole, amorcée depuis juin 2014, sur les revenus en devises de chacun des pays de l'OPEP. Les chiffres des exportations de l'OPEP ont été ainsi scrutés par l'Administration américaine, qui n'hésite pas à brandir les tableaux des prix pour expliquer les facteurs à l'origine de cette baisse de recettes. Quoique ces éléments de la tendance des revenus soient déjà connus, ceux des cours le sont aussi. En l'absence de sérieux signes de reprise, l'Algérie risque d'être confrontée au même scénario qu'en 2009, lorsque ses recettes pétrolières ont fondu de moitié sous l'effet de la crise financière internationale de 2008 combinée à une vertigineuse chute des prix du pétrole sur les marchés internationaux. En effet, pour les deux premiers mois de l'année en cours (janvier et février), l'Algérie n'a pu encaisser que 4 milliards de dollars de recettes pétrolières, souligne le rapport de l'Administration américaine d'information sur l'énergie. Après un très mauvais deuxième semestre 2014, il est possible que les prévisions des revenus pour 2015 soient abaissées à nouveau. Reste à savoir si la tendance des cours sur les marchés londonien et new-yorkais évolue vers le vert. Les experts se veulent néanmoins pessimistes au lendemain du premier accord conclu par le groupe des 5+1 avec Téhéran. Lequel accord, s'il est soutenu par une concrétisation des engagements des deux parties, devrait aboutir à une levée des sanctions occidentales sur l'Iran. Ce pays pourrait ainsi reprendre son offre de pétrole avec l'arrivée sur le marché d'un nouvel excédent d'un milliard de barils/jour. Pour un marché souffrant déjà d'un surplus de production d'environ 1,5 million de barils/jour, il serait très risqué de parier sur une reprise des cours de sitôt. Les autres fondamentaux du marché évoluent également selon la même tendance. Les pays de l'OPEP subiront donc de nouveaux coups en 2015, ce qui impliquerait de nouvelles mesures d'austérité au niveau des pays les plus vulnérables aux chocs externes, dont l'Algérie, le Venezuela, la Russie, l'Angola et le Nigeria. Globalement, le rapport de l'Administration américaine de l'information sur l'énergie estime les recettes pétrolières des pays de l'OPEP (hors Iran) à 730 milliards de dollars en 2014, contre 824 milliards de dollars en 2013, soit une baisse de 11%. La valeur globale des revenus pétroliers des membres de l'OPEP est la plus faible depuis 2010, constate la même source, qui souligne, au passage, que cette chute vertigineuse s'explique essentiellement par la baisse du cours moyen annuel du pétrole brut. Et, dans une moindre mesure, par la diminution des volumes nets de brut exportés par l'OPEP. Pour l'année 2015, les projections de l'organisme américain sont des plus pessimistes, tablant sur des recettes qui devraient se contracter à environ 380 milliards de dollars.