L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale. Dans son rapport mensuel, elle les a abaissées à 1,10 million de barils par jour (bpj), ce qui représente une diminution de 30 000 barils par jour. La production de l'organisation pétrolière a augmenté, elle, de 170 000 bpj en juillet à 29,91 millions de bpj, soutenue par une hausse de l'offre en provenance de Libye et d'Arabie saoudite. Ainsi, une contraction de la demande mondiale, conjuguée à un relèvement de l'offre pétrolière de l'Opep, devrait forcément tirer vers le bas les cours de l'or noir. Et cela n'est pas sans conséquence sur les états financiers des pays pétroliers. Selon l'Energy Information Administration (EIA), qui fait partie du département de l'Energie des Etats-Unis (US DOE), les revenus nets des pays Opep hors Iran provenant des exportations pétrolières ont totalisé 826 milliards de dollars en 2013 et 387 milliards de dollars sur les six premiers mois de 2014. Au premier trimestre de l'année en cours, les exportations en hydrocarbures de l'Algérie se sont établies à 15,57 milliards de dollars. En parallèle, les importations se sont chiffrées à 14,089 milliards de dollars à fin mars dernier contre 14,2 milliards à la même période de 2013. Par ailleurs, la dette extérieure a connu une légère hausse en atteignant 3,561 milliards de dollars contre 3,451 milliards au premier trimestre 2013. Dans pareille conjoncture, la résilience de l'économie nationale paraît difficile. Et la situation risquerait d'empirer, si jamais les marchés pétroliers vacillaient dangereusement. Aujourd'hui, dans un contexte géopolitique complexe, les prix du pétrole pourraient fortement chuter, et ce n'est pas l'Opep qui va les en empêcher. L'organisation pétrolière semble perdre de l'emprise sur les marchés. La fluctuation des cours de brut, elle s'en accommode, la plupart de ses membres ne voulant plus de diminution de quotas, au prétexte que cela risque d'affecter la croissance de l'économie mondiale. Cela fait plusieurs années que l'Opep n'a pas opéré de réelles baisses dans sa production. Réunie en juin dernier, à Vienne, elle a décidé de maintenir inchangés ses quotas de production à 30 millions de barils par jour, estimant qu'il y a actuellement suffisamment de pétrole sur les marchés et qu'il n'y a pas de raison d'en pomper davantage. Les trente millions de barils ajoutés à la production provenant des pays hors Opep, dont certains surproduisent à volonté, font que le marché est sous pression. Et qu'il profite à tous les pays pétroliers ? Pas tout à fait. Explications : aujourd'hui, la physionomie des marchés est telle que les cours évoluent dans une bande fluctuante variant généralement entre 100 et 110 dollars le baril. Ce niveau de prix, les gros producteurs, l'Arabie saoudite en tête, l'apprécient, l'estimant bon et raisonnable. Il l'est beaucoup moins pour des pays dont la production décline, comme c'est le cas de l'Algérie. Aussi, les pays à production modeste militent en faveur d'une augmentation de leurs quotas au sein de l'Opep dans le but de doper leurs revenus pétroliers. Le problème est que cette doléance reste difficile à satisfaire, parce qu'un pays membre ne peut relever son quota que si ses pairs acceptent de diminuer les leurs. Mais comme chaque pays veut plus de recettes pétrolières en temps de crise, le consensus est difficile à trouver. Résultat, les pays qui ont plus de pétrole produit, continueront à engranger plus de revenus. Ceux qui en ont beaucoup moins verront fondre leurs réserves de changes et auront du mal à financer leurs économies et à dégager des liquidités pour assurer l'importation de biens et de services dont ils ont besoin. Y S Nom Adresse email