Les vendeurs illicites ont profité de la tolérance de l'APC de Constantine des années 1997-2002, pour s'y installer durablement. Un terrible incendie s'est déclenché hier vers 5h du matin au passage souterrain, provoquant terreur et consternation, sur les lieux, place du 1er novembre (ex- La Brèche) à Constantine. Tout le matériel et les marchandises ont été ravagés par les flammes et aucun des commerçants n'a pu pénétrer à l'intérieur pour sauver le minimum d'articles. En dépit des efforts des éléments de la Protection Civile, qui ont mobilisé une dizaine d'engins et plusieurs sapeurs-pompiers afin d'anéantir les flammes, l'on a déploré 110 stands et 40 locaux commerciaux brûlés complètement. Au début, les éléments de la Protection Civile ont rencontré des difficultés pour accéder au passage, surtout que les flammes se sont propagées vers les accès et les portails métalliques qui étaient tous fermés de l'extérieur. Fort heureusement, l'on n'a pas déploré des pertes humaines ; seul le gardien, blessé, a été évacué au CHU Dr Benbadis. Il faut rappeler que c'est la deuxième fois que le souterrain est l'objet d'un tel sinistre. Ces lieux, exploités anarchiquement comme un bazar, ont été ravagés par les feux, un certain vendredi de juillet 2012, causant plusieurs dégâts matériels. Cela n'a pas servi de leçon aussi bien pour les exploitants que les autorités locales qui n'ont pas pris en considération les différents rapports établis par la Protection Civile. Dans ces rapports, il est souligné les dangers qui menacent la vie des gens (passants et commerçants), et les dangers qui découlent de l'exploitation de tels lieux dépourvus de toutes mesures de sécurité. Ces lieux ne sont pas destinés à ce genre d'activités. Mais les vendeurs illicites ont profité de la tolérance de l'APC de Constantine des années 1997-2002, pour s'y installer durablement. La campagne d'éradication du commerce informel menée en 2013 par le gouvernement a permis de libérer les lieux, mais pas pour longtemps. Sitôt les policiers rentrés dans leurs casernes, les étals sont revenus à occuper le souterrain comme le naturel qui revient au galop. Suspicion Cet incendie a suscité les soupçons des commerçants qui ont estimé que cette succession de sinistres est opaque et suspicieuse, d'autant qu'un incendie similaire a touché le marché couvert Abdallah Bettou (ex- Ferrando), un week-end (la nuit du jeudi à vendredi en février dernier). De jeunes commerçants abattus, larmes aux yeux, affirment que cet incendie est intentionnel. «C'est catastrophique, car la majorité des commerçants n'ont pas assuré leurs marchandises. Certes il y a une anarchie à l'intérieur de ce souterrain, mais c'est un crime de déclencher un tel incendie», a ajouté un commerçant en grogne. De sa part, Mohamed Laïd Bouhenguel, coordinateur de la wilaya l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a affirmé que l'incident est voulu. «Ce qui s'est passé aujourd'hui n'est pas accidentel, je suis convaincu à 90% qu'il y a quelqu'un derrière ça. Le premier incendie était complètement différent, car il s'agissait d'une masse électrique. Mais maintenant quand j'étais sur les lieux après la prière, j'ai vu que les flammes sortaient de toutes les portes ! Pourtant quelques minutes avant il n'y avait rien, c'est illogique», a témoigné Mohamed Laïd Bouhenguel. Pour calmer les esprits, le maire a promis aux commerçants qu'ils seront délocalisés vers d'autres lieux afin de lancer des travaux de réhabilitation des souterrains. D'autre part, nous avons appris de sources sécuritaires, que les services chargés de l'enquête vont recourir aux caméras de surveillance installées au centre-ville pour faire avancer l'enquête policière.