La participation des comités de village dans la gestion des affaires de la commune est inéluctable pour dépasser la crise qui perdure depuis septembre 2014. Après sept mois de blocage à l'APC d'Azazga et près d'un mois après l'intervention des forces de police pour tenter de remettre les élus locaux à leur fonction, les autorités de wilaya commencent à comprendre les raisons de cet enlisement qui plonge la collectivité locale dans la spirale de la protestation conjuguée au marasme socio-économique. A la clôture de la dernière session de l'APW de Tizi Ouzou, tenue la semaine dernière, le wali avait déclaré que «la force publique est efficace quand l'ancrage politique est présent». Il est encourageant de constater que les autorités administratives reconnaissent la légitimité de l'action politique et son rôle dans la structuration de l'expression publique, ainsi que la création des conditions propices au développement. Quand la politique déserte les lieux, la force publique n'est pas d'un grand secours pour remettre en marche les institutions et permettre le fonctionnement des structures élues. A l'origine de la crise qui bloque l'assemblée communale, ce ne sont pas tant de supposées malversations, qui ne peuvent pas être le lot exclusif de l'actuel exécutif, ni de la commune d'Azazga ou de la wilaya de Tizi Ouzou, mais les conditions des élections qui avaient abouti à la mise en place de l'actuelle équipe à la tête de la collectivité locale. On se rendra alors compte que le déficit politique est abyssal et tout projet de gestion sereine des affaires locales devient illusoire. A Azazga, fief historique des luttes démocratiques et identitaire, ce n'est ni le RCD ni le FFS qui est à la tête de l'assemblée communale. C'est le Front de l'Algérie Nouvelle (FAN) qui était arrivé en tête des élections locales de novembre 2012. Cette formation n'avait pas d'existence et ne l'a toujours pas dans la localité d'Azazga. Le premier responsable de ce parti, issu de la mouvance islamiste, s'était rendu célèbre en participant à un mouvement de redressement qui avait éloigné Abdallah Djaballah de sa propre formation. Au soir du 29 novembre 2012, le FAN arrive en tête des élections à Azazga, en remportant 1332 voix, soit 6,5% du corps électoral (20321 inscrits) et 21 % des suffrages exprimés (6270 voix exprimées). Le taux de participation aux élections était de 32%. En 2e position, une liste transfuge du FLN (1313 voix) et qui a surclassé le FLN (1072 voix). Le FFS était tombé à 891 voix et le RCD à 798 voix. Mais la loi étant la loi, une coalition autour de la liste du FAN a été construite sur cet énorme échec politique. Après de longues tractations, les membres de l'assemblée communale ont été installés en janvier 2013. Moins de deux ans plus tard, en septembre 2014, une coordination des villages bloque les bureaux de l'APC et empêchent les élus d'accéder à leurs postes. Le déficit en représentativité rattrape l'assemblée locale. Le pari aujourd'hui est de trouver les voies et moyens d'associer les comités de village, non pas pour juger les gestions passées, qui relèvent le cas échéant de la justice, mais de participer à l'élaboration des plans de développement, l'affectation des budgets et d'assurer la transparence dans les attributions des terrains et des logements.