Abdelkader Bensalah, président du Sénat et secrétaire général du RND, vient de lancer, pour la deuxième fois consécutive, une charge contre son allié, le FLN, et égratigne au passage le président du Parlement, Larbi Ould Khelifa, sur la question de la révision de la Constitution. C'est à partir de Médéa où il a rencontré les cadres de son parti que Bensalah a assuré à l'opinion publique qu'aucune formation politique n'a été destinataire d'une quelconque copie relative au projet de révision de la Constitution. Visiblement, les déclarations de certaines parties qui prétendent connaître la date et le contenu du projet de Bouteflika n'ont pas été du goût du deuxième homme de l'Etat. Ces interventions, selon Bensalah, sont «infondées» et ont contribué à la perturbation de la scène politique. Et d'expliquer qu'il est prématuré de se prononcer sur le contenu de la nouvelle Constitution : «Tout ce qui a été rapporté dans les médias à propos de ce projet n'est qu'une simple tentative de discréditer le travail accompli, dans ce sens, par l'instance en charge de la rédaction de la nouvelle mouture.» Bensalah, contrairement à Saadani, croit savoir que la révision de la Constitution sera dévoilée dans les prochains jours et n'écarte pas l'éventualité de son examen par le Parlement. «Des indices en notre possession plaident en faveur de la soumission de la mouture de la nouvelle Loi fondamentale du pays au débat devant le Parlement et ce, dans la perspective d'un approfondissement et d'un enrichissement des amendements introduits dans le projet», a-t-il préconisé. Si cette option venait à être retenue cela donnerait, de l'avis de Bensalah, du crédit et conforterait la volonté des hautes autorités du pays à associer l'ensemble des partenaires politiques dans l'élaboration de cette Constitution. «Si la mouture finale de ce projet est programmé pour un débat au sein du Parlement, cela permettra de mettre un terme aux supputations et aux pressions émanant de certains milieux politiques qui veulent imposer leurs idées», note Bensalah dans une allusion au partis de l'opposition. En rappelant les différentes étapes qu'a connues le dossier de révision de la Constitution, Bensalah affirme le contraire de Saadani, qui a soutenu que la révision pourrait être décalée pour permettre à l'opposition de prendre part aux consultations. Le président du Sénat stigmatise les partis de l'opposition auxquels il dit ne pas accorder d'importance dès lors qu'ils se sont «auto-exclus» du processus d'élaboration de la nouvelle Constitution. «La mouture de la Constitution sera celle de la classe politique et de la société civile sollicitées lors des différentes consultations initiées par le président de la République, à l'exception bien évidement des parties qui se sont auto-exclues du processus», a souligné Bensalah.