Des centaines de manifestants ont battu le pavé, hier à Bouira, pour célébrer le 35e anniversaire du Printemps berbère. L'appel du RCD à une marche pour «l'officialisation immédiate de la langue amazighe» n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Dès les premières heures de la matinée, les militants du parti commençaient à affluer vers la place des Martyrs. Avant d'entamer la marche, plusieurs militants ont pris la parole. «L'officialisation de la langue amazighe et la transition démocratique sont deux revendications qui vont de pair», a déclaré Essaïd Nedjaa. Pour le militant Kaci Yahiaoui, «le 20 avril 1980 est synonyme de courage et de dignité. Ce jour-là, la peur et le désespoir ont été vaincus». De son côté, Akkache Yahia, secrétaire national, a affirmé devant la foule que l'officialisation de tamazight n'est pas négociable. «Corrigez l'histoire, Cirta n'est pas arabe», «Pouvoir assassin» sont autant de slogans qui ont été scandés par les marcheurs. La marche a pris fin vers midi devant le siège de la wilaya, où une déclaration du bureau régional du RCD de Bouira a été lue devant les centaines de manifestants. «Avril 1980 signe et lance le renouveau générationnel et politique par la refondation intellectuelle et stratégique d'un mouvement historique en mal de repères, mais aussi par l'enracinement des idées nouvelles dans une masse en rupture de ban avec les oligarchies de la répression», lit-on dans la déclaration. Le RCD, selon le même document, «appelle à un passage urgent de flambeau sans heurt ni affrontement entre une génération qui a fait son temps et une autre qui s'est vue empêchée de vivre le sien». Par ailleurs, une autre marche pacifique organisée par le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) a démarré depuis le campus de l'université Akli Mohand Oulhadj. La marche, qui s'est déroulée en présence d'un important dispositif de sécurité, a démarré à 11h du campus pour rallier le siège de la wilaya. Les manifestants ont scandé, comme à l'accoutumée, des slogans hostiles au pouvoir. Il est à préciser que la manifestation s'est déroulée dans de très bonnes conditions. Encadrée par un important dispositif de police, aucun incident n'a été signalé tout au long de cette marche, a-t-on constaté sur place. Il faut souligner que la ville de Bouira était quadrillée, hier, par les forces de l'ordre.