“Tamazight langue nationale et officielle. Pour les libertés démocratiques." Deux slogans unifiant les deux marches organisées presque simultanément, hier, au chef-lieu de la ville de Bouira par le RCD et le MAK à l'occasion de la célébration du 20 Avril. Tôt le matin, des centaines de militants de la cause amazighe ont déferlé vers la ville de Bouira, venus pour la plupart de la région-est de la wilaya. Les militants et sympathisants du MAK se sont donné rendez-vous devant l'université Akli-Mohand-Oulhadj. C'est à 11h que la marche s'ébranle vers le siège de la wilaya. Ils étaient plus de 1 000 personnes à prendre part à cette marche. Traversant les artères menant vers la wilaya, les marcheurs ont scandé des slogans anti-pouvoir ; “Pouvoir assassin" et ont appelé à l'officialisation de la langue amazighe ; “Assa azeka, tamazight thela thela, tamazigh langue nationale et officielle". Devant le siège de la wilaya, une lettre adressée par Ferhat M'henni a été lue. Dans sa lettre, il dénonce “les pratiques du pouvoir en place qui œuvre dans la division au niveau des régions berbérophones. La date du 20 Avril est synonyme d'unité car elle revêt un caractère de lutte contre les dépassements du pouvoir en place afin d'instaurer une vraie démocratie et pour l'institutionnalisation de la langue amazighe comme langue officielle". Arrivé au pont Sayah où est érigée la stèle de l'Emir Abdelkader, certains ont recouru au jet de pierres, ce qui a causé des dégâts matériels à certaines automobiles. Une intervention musclée des services de sécurité ne s'est pas fait attendre. Plus d'une douzaine de personnes ont été arrêtées dont un journaliste du quotidien El Watan. Pour leur part, les élus (Helal Ahmed P/APC d'El-Esnam, Chabane Meziane P/APC Haïzer) étaient de la marche qui a sillonné les rues Benabdallah, Zighout-Youcef jusqu'au siège de la wilaya. Les marcheurs ont brandi des pancartes dont on pouvait lire “Pour tamazight langue nationale et officielle". Les manifestants ont scandé des slogans contre la politique du pouvoir en place. Dans la prise de parole, le responsable régional du RCD a mis l'accent sur la lutte pacifique du mouvement tout en insistant sur l'unité nationale. Il dénonce, au passage, la corruption qui ronge le pays dont certains responsables sont impliqués. Pour la langue amazighe, “elle doit avoir sa place qui est la sienne dans la société algérienne. Elle doit être officialisée car elle n'a rien à envier aux autres langues", dira-t-il. Un vibrant hommage a été rendu aux militants de la cause amazighe. “Cette lutte qui a connu sa naissance depuis les années 1940." Meziane Chabane, P/APC et militant du RCD, est revenu sur les réformes engagées par le pouvoir. “Il n'y aura pas de réforme sans l'officialisation de la langue amazighe", dira-t-il. Parlant de la gestion du pays, “le pouvoir a failli à sa mission", souligne-t-il. La marche s'est dispersée dans le calme. A. D Nom Adresse email