La ville de Tizi Ouzou a abrité hier une marche à laquelle ont appelé le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) pour commémorer le 33e anniversaire du Printemps amazigh. En effet, des milliers de personnes ont sillonné les principales rues de la ville des genêts, depuis l'université Mouloud Mammeri jusqu'à l'ancien hôtel de ville, pour revendiquer l'officialisation de la langue tamazight. Les partisans du MAK étaient les premiers à ouvrir la marche avant que ceux du RCD, à leur tête le président du parti Mohcine Bellabès, ne leur emboîtent le pas dans une ambiance bon enfant et de fête. Des slogans hostiles au pouvoir ont été scandés par les manifestants sous les regards vigilants de policiers déployés en nombre important le long de l'itinéraire de la marche. Après les prises de parole devant la placette de l'ex-mairie, les manifestants des deux organisations se sont dispersés dans le calme. Par ailleurs, le numéro 2 de l'ex-FIS dissous, Ali Benhadj, a été refoulé par les services d'ordre alors qu'il tentait de se joindre à la manifestation. A Bouira, ce sont deux marches qui ont été organisées. La première a été organisée par le RCD, qui a rassemblé ses militants dans la matinée d'hier au niveau de la place des Martyrs du chef-lieu de wilaya. Scandant des slogans propres à leur parti, et portant des banderoles sur lesquelles était écrit «officialisation de la langue amazighe», les marcheurs ont battu le pavé jusqu'à arriver au siège de la wilaya. Les organisateurs ont alors pris la parole, insistant sur la continuité du combat pour l'officialisation de la langue amazighe. Ce à quoi, une minute de silence a été observée ensuite à la mémoire des martyrs du Printemps amazigh. Le dernier à intervenir était le militant du RCD et maire de la commune de Haizer, Meziane Chabane, qui a tout de go demandé le départ de tous ceux qui ont failli à leurs devoirs de donner un nouveau souffle à la société pour qu'elle puisse s'épanouir. Les marcheurs se sont ensuite dispersés. L'autre marche a été organisée par les militants du MAK qui ont eux choisi de marcher depuis l'université Akli Mohand-Oulhadj pour arriver également à l'esplanade du siège de la wilaya. Le cortège était constitué pour la plupart de jeunes marcheurs qui criaient à voix haute «Azul fellawen, thuvirets tamazight», qui voulait dire, «Salut à tous, Bouira est amazighe». Des drapeaux qui portaient le signe berbère ont été hissés, et des exemplaires de ce qui a été présenté comme une pièce d'identité kabyle ont été exhibés par des jeunes. A ce niveau de la foule, une militante a pris la parole pour lire une déclaration envoyée par le leader du MAK, Ferhat Mehenni. Mais après cette marche, quelques jeunes surexcités ont lancé des pierres sur la statue de l'Emir Abdelkader érigée à hauteur du pont Sayah, et voulaient même l'arracher sans y parvenir. De petits incidents ont été enregitrés à la fin de cette deuxième marche.