- Meeting à Béjaïa A l'initiative du Collectif des journalistes de Béjaïa, du café littéraire, de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, du Collectif pour la défense des travailleurs, d'AAI, d'Amnesty International, du RAJ ainsi que des citoyens lambda, un rassemblement a été organisé, hier, place Saïd Mekbel, pour célébrer la Journée internationale de la presse. Etaient également présents, le président de l'APW de Béjaïa, un cadre du RCD et un autre du MDS. Et parce que la liberté de la presse est une affaire de toute la société, les organisateurs voient en cette journée «la nécessité de se battre ensemble contre toute menace de remise en cause de ce principe démocratique pour lequel tant de journalistes ont payé de leur vie», écrivent-ils, dans une déclaration lue par le journaliste Kamel Medjdoub. A cet effet, les manifestants exigent l'arrêt du chantage à la publicité, un moyen offensif mis en branle par le ministre de la Communication, Hamid Grine, contre les journaux El Watan et El Khabar dans «le but de les asphyxier financièrement afin, devait-il espérer, de les amener à se soumettre au diktat du régime, en passant sous silence les atteintes graves aux droits humains, les scabreuses affaires de détournement de deniers publics et la continuelle confiscation des libertés publiques et individuelles», lit-on dans la même déclaration. Les signataires du document n'ont pas omis leurs collègues et amis qui croupissent en ce moment dans les prisons algériennes. Il s'agit de Tahar Dhejiche, le caricaturiste qui «n'a fait que partager des dessins sur sa page facebook autour de la problématique de l'exploitation du gaz de schiste» et du journaliste de Tébessa accusé d'avoir participé à l'exfiltration vers la Tunisie de son patron, Hicham Aboud. Ainsi que l'arrêt des poursuites judiciaires dont est victime Mohamed Chergui d'El Joumhouria, poursuivi en justice par… son directeur après avoir été licencié. Ces cas et d'autres intimidations subies par les journalistes et qui ne sont pas rendus publics placent l'Algérie à la 119e place sur 180 au classement 2015 sur la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières. - Marche à Bouira Une marche silencieuse des journalistes et correspondants de presse, organisée par la section locale du Syndicat national des journalistes (SNJ), a eu lieu hier à Bouira, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. Des correspondants de plusieurs wilayas, dont Tizi Ouzou et Alger, ont pris part à cette initiative, inédite pour la wilaya. La marche, qui a rassemblé plusieurs dizaines de journalistes, militants de droits de l'homme (dont le président de la LADDH), représentants de partis politiques (dont le RCD) s'est ébranlée depuis l'ancienne gare routière de la ville de Bouira, pour passer devant le siège de la Cour de justice où une minute de silence a été observée à la mémoire des journalistes assassinés par les hordes terroristes. Les marcheurs se sont ensuite dirigés vers la wilaya où plusieurs journalistes sont intervenus en lisant la déclaration faite à cette occasion en trois langues. «En hommage aux martyrs de la profession», «Pour la dignité du correspondant et la liberté de presse» sont les principaux slogans déployés le long de l'itinéraire. «Non à l'emprisonnement des journalistes et non au bâillonnement de la presse», lisait-on dans la déclaration de la section SNJ de Bouira. Il faut souligner que l'initiative des correspondants de la wilaya de Bouira a été soutenue par les confrères et collègues des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Constantine. Dans un message de soutien adressé par l'AJCTO, celle-ci se dit «convaincue de la justesse des revendications» mises en avant par nos confrères de la wilaya de Bouira qui ont lancé un appel à une marche nationale, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. «Nous, journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou, tenons à exprimer notre pleine adhésion et notre profond soutien à cette louable action», a-t-elle notamment souligné. Lors de la prise de parole devant le siège de la wilaya, le journaliste Abane Meziane a dénoncé rigoureusement «l'oppression inédite qui s'abat sur la presse libre de la part du ministre. Cette vague d'oppression qui s'abat sur les journalistes, les militants et les voix libres fait suite aux injures d'Amara Benyounès qui jurait, avant l'élection présidentielle, d'en finir avec les voix discordantes». Ils ont rendu également un hommage au défunt journaliste Abdelhak Belyardouh, journaliste d'El Watan à Tébessa, «poussé au suicide par la mafia que lui-même avait dénoncée». A signaler que certains correspondants d'un journal proche du pouvoir se sont opposés au déploiement de quelques pancartes dans lesquelles on pouvait lire «Il ne peut y avoir de liberté de presse dans un Etat non démocratique». Pour éviter tout dérapage, les confrères ont été unanimes à préférer les retirer.