Comme chaque année à la date du 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, les journalistes de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas dérogé à la règle en célébrant à leur manière l'événement. Ainsi, une cérémonie de recueillement au carré érigé en hommage des journalistes victimes de l'intégrisme islamiste en Algérie a été organisée à l'initiative de l'Association des journalistes et correspondants de Tizi Ouzou (AJCTO). Malgré certaines défections de journalistes qui, faut-il le signaler, ne partagent pas la démarche de l'AJCTO et se déclarent mécontents du travail qu'elle accomplit depuis sa création il y a deux ans, la cérémonie s'est déroulée dans une ambiance de convivialité. Une gerbe de fleurs a été déposée et une minute de silence observée en hommage à tous les martyrs de la profession. Le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabès a tenu, de son côté, à marquer sa présence et a déposé une gerbe de fleurs au nom de l'Assemblée qu'il préside. Plusieurs anciens journalistes ont été invités. La nouveauté de cette année, c'est les responsables des cellules de communication à différents niveaux qui ont été aussi associés à la manifestation, notamment la Sûreté de wilaya, le CHU Nedir-Mohamed et la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Une prise de parole s'en est suivie juste après, où le doyen des journalistes, Dda Youcef en l'occurrence, du Soir d'Algérie, a appelé l'association à s'impliquer davantage dans la défense des droits des employés de la profession à Tizi Ouzou, en essayant d'améliorer les conditions socioprofessionnells, mais aussi en se lançant dans un travail de formation et d'apprentissage pour perfectionner et professionnaliser un tant soit peu le métier. Il ne manquera pas de dénoncer, à l'occasion, le Syndicat national des journalistes (SNJ) qui, à ses yeux, «n'a rien fait pour les journalistes après tant d'années d'existence». Pis encore, Dda Youcef exhorte l'AJCTO «à ne pas le (SNJ) prendre comme exemple». Des déclarations qui susciteront des mécontentements parmi certains journalistes proches du SNJ. Au siège de la radio locale, la manifestation s'est poursuivie avec une cérémonie et prise de parole clôturée par une collation. Puis rendez-vous est donné au niveau de la maison de la culture où un hommage a été rendu à l'un des grands journalistes que l'Algérie a perdus, le défunt Smail Yefsah, assassiné un certain 18 octobre 1993 par des terroristes. Nna Fadhma, mère de Smail, sera honorée par le directeur de la culture El-Hadi Ould Ali. Après une lecture autour de la vie et du parcours de Smail Yefsah par Samir Leslous, président de l'AJCTO, deux films documentaires réalisés respectivement par l'ENTV et Abderrahmane, frère de Smail, seront projetés. Pour l'après-midi, c'est le wali de Tizi Ouzou qui invitera l'ensemble des journalistes et correspondants de la wilaya à un déjeuner à l'hôtel Lala-Khadija. Saïd Smaïl, ex-journaliste à El Moudjahid, retraité issu de la région, sera honoré par le wali. Ce dernier a annoncé à l'occasion que la maison de la presse tant attendue sera finalement réalisée.