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Mahrez Smaïl El Anka. Auteur-compositeur : «J'essaye de suivre les traces de mon grand-père»
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Publié dans El Watan le 12 - 05 - 2015


En quelques mots, présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis un jeune artiste algérien établi en France depuis le début des années 1990. Je suis le petit-fils du maître Hadj El Anka. La source de mon inspiration se trouve dans la musique du cheikh. Dans ce que je fais actuellement, il y a beaucoup d'influences musicales, mais le fond est toujours le chaâbi. C'est l'éducation culturelle et artistique dans laquelle j'ai baigné durant toute mon enfance. Mon père, avant qu'il ne devienne gendre d'El Anka, était son élève au Conservatoire d'Alger. Dès ma prime enfance, j'ai trouvé une mandole accrochée au mur. Il y a eu aussi le travail, chacun dans son domaine, de mes oncles maternels, El Hadi, Sid Ali et le défunt Mustapha, paix à son âme. J'ai donc grandi dans une famille exclusivement artistique.

«Anka orchestra» est le nom que vous avez choisi pour votre troupe. N'aviez-vous pas peur de vous attribuer le nom de ce géant du chaâbi ?
Au début, j'ai trouvé cela prétentieux. J'avais peur de la réaction des gens qui pouvaient dire que je voulais profiter du prestige de mon grand-père. D'autres penseraient certainement que je ne dois pas toucher à ce grand nom. Toutefois, mes amis et proches m'ont encouragé, puisque je l'ai hérité de ma mère. Par ailleurs, c'est un nom qui m'appartient artistiquement, comme il appartient à tous les Algériens. J'essaye de suivre les traces de mon grand-père et vivre cette musique le plus longtemps possible.
Avez-vous suivi une formation musicale pour cela ?
Je n'ai pas fréquenté d'école de musique. J'ai quitté l'Algérie à l'âge de 17 ans, en 1991. J'ai acquis ma formation musicale d'une manière presque autodidacte. Ma première scène en France était en 2004. J'avais accompagné mon oncle El Hadi à la guitare lors d'un concert qu'il a animé au Centre culturel algérien (CCA) à Paris. Depuis, je suis souvent sollicité par des groupes afin de participer à des animations musicales. J'ai rencontré beaucoup de maîtres, comme Redha Djillali, Abdelkader Chercham, El Hadj El Hachemi Guerrouabi, etc. En 2005, j'ai intégré une formation qui s'appelait Djalsa.
L'idée était de produire une musique chaâbie mélangée à d'autres styles comme le gnawi et le jazz. C'était vraiment un très beau projet qui m'a apporté beaucoup question formation et connaissances musicales. Le 23 novembre 2013, j'ai pris part à une présentation musicale sous la direction de Dominique Forge, chef d'orchestre au conservatoire de Nevers.
Le projet s'appelait Rivière de sable, une fusion entre le chaâbi et la musique du centre de la France. Nous étions cent musiciens sur scène avec un orchestre chaâbi conduit par le chanteur Hassan Karbich. A ce propos, j'ai rendu hommage à mon grand-père en interprétant Lehmam li waleftou mcha aâliya.
Cette assiduité vous a permis certainement d'acquérir l'expérience nécessaire pour former votre groupe…
Effectivement. En 2009, je suis venu par hasard au CCA en tant qu'artiste-musicien. J'ai trouvé un seul technicien qui courait dans tous les sens. J'ai aussitôt saisi l'occasion pour postuler au poste de technicien son et lumière qui m'a été accordé. J'ai continué néanmoins à jouer et à composer, d'autant plus que je connaissais la plupart des artistes qui se produisaient au CCA. De composition en composition, j'ai donc songé à former mon propre groupe.
Nous sommes cinq artistes à le composer, dont deux femmes. Il y a Thérèse Henry qui joue de la guitare basse. Elle est connue en Algérie, car elle travaille avec de grands artistes comme Takfarinas. La deuxième femme est Nadia Feknous, professeur de jazz au conservatoire, qui joue de la flûte traversière. Les deux autres membres du groupe sont Khalil Redouane et Djamel Hamiteche, respectivement à la guitare rythmique et à la percussion. Nous avons fait notre première scène ici au CCA, le 14 novembre 2014, en première partie d'El Ghazi.
Votre musique, tout en gardant un fond de chaâbi, comporte des instruments intrus à ce genre musical. Peut-on l'appeler du chaâbi moderne ?
La musique que je compose reflète toutes les musiques que j'ai écoutées. En dehors de mon faible pour le chaâbi, j'adore écouter toutes sortes de sons : le flamenco, le jazz, la musique classique, la musique andalouse, les musiques du monde, etc. Tout ce métissage musical est perceptible dans toutes mes compositions. Je ne suis pas d'accord avec les appellations new chaâbi ou chaâbi moderne. Le chaâbi est une musique très récente, moderne et contemporaine.
Je préfère appeler ce que je fais du chaâbi tout simplement. C'est la musique populaire. Il est vrai qu'habituellement on joue le chaâbi avec des instruments particuliers, comme le banjo et la mandole. Mais ensuite, il y a eu le piano, l'accordéon, etc. C'est une évolution du chaâbi. Le fait qu'il y ait la flûte traversière, la basse et le cajon — qui est un instrument espagnol — dans la musique que mon groupe fait est une évolution et une innovation dans la musique chaâbie. C'est une façon de la réécouter en y associant ces nouveaux instruments. Nous essayons de présenter cette musique au public français et européen avec une touche occidentale.
Vous partagez votre musique sur Youtube, mais vous restez discret sur vos projets. C'est pour quand votre premier album ?
J'aime beaucoup interpréter les textes phares du maître Hadj El Anka et les partager sur internet. J'ai déjà réadapté avec d'autres rythmes et sonorités les chansons les plus populaires, comme Lehmam et Ana sgheir. J'ai rejoué également Seli houmoumek, un titre de la musique andalouse qui appartient au domaine public, en introduisant des arpèges à la guitare harmonisés et à la flûte.
Je ne me contente pas de ça évidemment. J'ai récemment composé une chanson — paroles et musique — pour Nadia Rayan, qui chante du hawzi algérois. Elle sera enregistrée dans son nouvel album. Me concernant, je compose beaucoup de musiques. Je reste néanmoins ouvert à toute proposition.
Je travaille avec des auteurs dans le cadre de mes projets futurs, notamment pour notre premier album. Mon groupe et moi prenons le temps qu'il faut pour produire un travail de qualité en accord avec nos exigences. Nous ne voulons pas nous précipiter pour proposer un disque médiocre. Mais, en tout cas, nous comptons le sortir d'ici une année.


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