De longues files de véhicules se constituent ces dernières semaines à l'entrée des stations-services le long du tronçon allant de la localité de Gouraya jusqu'à Tipaza. Ce phénomène nouveau a, bien entendu, alimenté les discussions et les spéculations auprès des populations. La météo est encore clémente, mais chacun s'interroge si le stockage du carburant au domicile est devenu vital pour éviter les mauvaises surprises durant la saison hivernale. Selon nos différentes sources, la raison de ce déficit en carburant dans cette partie de la wilaya de Tipaza réside dans la forte présence de plusieurs gros engins, consommateurs de carburant, chargés des travaux du chantier de la centrale électrique de Hadjret Ennous. En effet pour éviter l'arrêt des engins sur le chantier, les entreprises envoient leurs « gourmandes » citernes vers les stations- services pour s'approvisionner en carburant. Il s'agit des rotations de plusieurs dizaines de milliers de litres de carburant. Cela a déséquilibré considérablement l'activité. En effet, les transporteurs de marchandises et de voyageurs, les véhicules particuliers et de commerce sont contraints, désormais, de faire des calculs pour ne pas tomber en panne sèche. Nous avons pu constater l'immobilisation du fourgon d'un fournisseur venu de la wilaya de Blida, en raison de l'absence de carburant, obligé de passer la nuit, après avoir lancé un appel à l'aide de son téléphone portable à son frère pour venir lui porter aide. Les agriculteurs sont aussi confrontés à ce dilemme. Devant l'ampleur du nombre de véhicules à l'entrée des stations-services, les véhicules, qui doivent intervenir dans le cas de situation d'urgence, éprouvent d'énormes problèmes pour se frayer un chemin, pour atteindre l'appareil de distribution de carburant. Cette crise du carburant s'est subitement installée depuis que les gros engins se sont mis en action durant ces dernières semaines, pour achever le projet de la centrale électrique de Hadjret Ennous dans les délais. Il faut espérer qu'il n'y ait pas de pannes électriques, car la situation se compliquera encore davantage. Les stations-services n'arrivent plus à satisfaire les besoins habituels de la région, à cause de cet « impondérable » (le nouveau chantier, ndlr). Cette crise s'est même propagée au niveau des ports, et risque à court terme d'immobiliser des navires de pêche. La cadence des approvisionnements en gas-oil, notamment, devra augmenter, et les stations-services devront réviser leurs horaires d'ouverture pour répondre à la demande des besoins de l'activité économique et des citoyens de cette partie de la wilaya de Tipaza. Autrement, les entreprises chargées de la réalisation du grand projet devront s'approvisionner directement auprès de la source, Naftal, pour rétablir la situation dans son activité normale, et éviter que les perturbations ne s'accentuent encore plus.