Le marché des Trois Horloges, à Bab El Oued, n'en finit pas de susciter des désagréments, aussi bien pour les habitants du quartier qu'aux automobilistes. Chaque petit espace est squatté, ce qui crée une pagaille indescriptible. Bab El Oued. Une ville dans la ville, qui compte son hôpital, son stade, sa plage, ses vieilles battisses et son marché. Qu'il soit formel ou informel, ce marché engendre une véritable effervescence du lever du soleil jusque tard dans la nuit. Le marché couvert des célèbres Trois Horloges, considéré comme le meilleur marché de proximité, se voit détrôné au fil des ans par les nombreux étals installés tout autour de l'enceinte. Une cinquantaine de tables installées près de la place des Trois Horloges font pression sur le marché lui-même. Les nombreuses personnes qui viennent faire leurs courses sont détournées par les vendeurs informels, ce qui provoque et attise la colère des nombreux vendeurs de fruits et légumes installés à l'intérieur. «Nous payons des charges et des impôts, en plus d'acheter la marchandise et nous fermons à 13h, alors que les nombreux vendeurs à la sauvette ne sont soumis à aucune réglementation. En décembre 2013, un avis a été émis, stipulant la fermeture du marché formel et informel tous les jours à 13h», explique un vendeur rencontré a l'intérieur du marché. L'avis émis par le président de l'APC, dont la rédaction d'El Watan détient une copie, impose que le marché, quel qu'il soit, doit fermer à13h, et ce, dans le but de faciliter la tâche aux agents de la voirie chargés du nettoyage ainsi que la circulation des véhicules et des piétons. Un autre vendeur, l'un des plus anciens du marché, affirme que la situation avec les jeunes vendeurs de dehors devient parfois insoutenable en raison de l'accès difficile pour les livraisons de marchandises à l'intérieur du marché. «Il arrive parfois que la situation tourne à l'altercation. Ces jeunes ne veulent pas voir nos camionnettes stationner aux abords de leur quartier. Ils considèrent que c'est une provocation et, de ce fait, ne nous laissent pas décharger notre marchandise convenablement», s'indigne-t-il. D'autres vendeurs s'étonnent de la vétusté du marché. On peut y observer les dégâts causés par l'humidité. La corrosion a fait son travail durant de nombreuses décennies. «Des personnes de la mairie sont venues nous voir et ont constaté la détérioration du marché. Cependant, rien n'a été fait pour résoudre ce problème. Des pierres pourraient se détacher à tout moment et tomber sur nous comme sur la clientèle, toujours nombreuse», confie un commerçant. Plus haut, sur la grande artère menant des Trois Horloges vers le siège de la DGSN, les vendeurs informels ont pris possession du trottoir. «Avec l'arrivée du mois sacré de Ramadhan et de la saison estivale, la population vient faire ses emplettes à toute heure de la journée. Mais c'est l'après-midi que l'affluence est plus grande», explique un vendeur de prêt-à-porter rencontré sur place. La circulation et le stationnement sont entravés par les nombreux vendeurs. Les habitants des nombreux immeubles bordant la rue, sont les premiers à être touchés par l'effervescence et la surpopulation du quartier. Ces derniers se sont organisés et ont signé une pétition transmise à la mairie de Bab El Oued pour trouver une solution à leur problème. Ces mêmes habitants déplorent un manque total de la police qui, rappelons-le, devrait patrouiller à longueur de journée. Ces mêmes riverains ont expliqué qu'ils seraient prêts à se faire justice eux-mêmes si le président de l'APC de Bab El Oued ne prend pas ses responsabilités.