Avant ces nouvelles nominations à la tête des entreprises et institutions financières publiques, il a été procédé à deux reprises à un remaniement ministériel. Les entreprises et institutions financières publiques changent de mains. De nombreux PDG et directeurs généraux sont concernés par le plus grand changement, ordonné depuis hier, par le président Bouteflika. «Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a ordonné, hier, des changements à la tête de certaines institutions financières publiques et entreprises publiques économiques», annonce un communiqué de la présidence de la République, diffusé par l'APS. Selon la même source, «le chef de l'Etat a également instruit les instances habilitées à mettre en œuvre ces changements sans délai». En attendant l'installation officielle de ces nouveaux responsables, des noms, qui ont commencé déjà à être divulgués dans la matinée, ont été confirmés dans un communqué de la Présidence tard dans la soiré. Le premier est le nouveau PDG de l'entreprise nationale des hydrocarbures, Sonatrach. Ce poste, confié à titre d'intérim à Saïd Sahnoun suite au limogeage de Abdelhamid Zerguine en août 2014, sera occupé par Amine Mazouzi, qui était jusque-là sous-directeur de la division amont du groupe. Air Algérie est aussi concernée par ce mouvement ; la compagnie aérienne nationale sera dirigée par Mohamed Abdou Bouderbala, actuel directeur général des Douanes, qui remplacerait à ce poste Mohamed Salah Boultif. Ce dernier serait écarté en raison des nombreuses difficultés auxquelles a fait face la compagnie ces dernières mois. De ce fait, les Douanes auront un nouveau directeur général en la personne de Kadour Bentahar. L'autre entreprise qui est concernée par ce changement est Naftal. Le poste de président-directeur général a été confié à Hocine Rizou, PDG de la société Inerga. Cette dernière changera, par conséquent, de PDG qui sera Akrib Smain. En plus des entreprises, les banques publiques connaissent également des changements à leur tête. Il s'agit de la BDL, la CNEP, la BNA et le CPA. Ces nouvelles nominations à la tête des entreprises et institutions financières publiques ont été précédées par un remaniement du gouvernement qui a suscité une véritable polémique. Cette vague de changement est-elle annonciatrice d'une nouvelle orientation économique ou juste une rotation sans grande conséquence sur la politique du gouvernement ? A quoi rime-t-elle ? Les grilles de lecture sont multiples. En attendant une explication officielle qui sera, peut-être, fournie par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'occasion de l'inauguration, demain à la Safex, de la Foire internationale d'Alger (FIA), il semblerait que le pouvoir chercherait des solutions pour faire face à la crise financière qui se fait de plus en plus ressentir. L'un des signes de cette importante crise est l'aggravation du déficit de la balance commerciale et la baisse des recettes en devises. Les entreprises économiques et les banques pourraient voir leurs missions changer à l'avenir. Les banques, par exemple, devraient être chargées de financer les grands projets.