Organisé par l'association Tarwa n'Gaya, en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, ce huitième concours enregistre la participation de sept wilayas, entre autres Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Ghardaïa, Oran, Sétif et Tizi Ouzou. Depuis 2005, l'association a intégré dans ses concours des hommages aux grands artistes de la chanson et de la comédie d'expression kabyle. Ainsi, après Mohamed Hilmi, en 2005, Amar Driss en 2007, Farid Ali en 2012, et Arezki Rawes en 2014, c'est au tour de Meksa Abdelkader, très peu connu du jeune public, de bénéficier d'un autre hommage et de permettre au même public de revisiter le riche répertoire de l'artiste malgré sa disparition précoce. Pour cela, le hall de la maison de la culture a abrité une exposition dédiée au chanteur, avec notamment des portraits de l'artiste. Dès l'ouverture de ce concours, le président de l'association, Radji Youcef, a tenu à l'entamer par la présentation de quatre chansons, entre autres les célèbres Loundja, et Massinissa, de Meksa admirablement interprétées par Hani Arezki. Pour compléter cet hommage, une virée au village natal de Meksa Abdelkader a été organisée lundi pour se recueillir sur la tombe de ce grand artiste en présence des représentants du village Mira, dans la commune de Timizart et de ses proches. Pour rappel, Meksa Abdelkader est né le 4 juin 1954 à Mira où il a vécu jusqu'en octobre 1976, avant de se rendre en France. Conteur et chanteur de génie, il s'est fait une place dans la production de la chanson engagée aux côtés des stars de la chanson kabyle, à l'instar d'Idir, Noureddine Chenoud, Djamel Allam, les Abranis, Inasliyen, Tagrawla, du défunt Brahim Izri et Nabet. Des titres comme Massinissa, Loundja, Anzar, Tiqbayliyine, Ahu Ahu et Tafsut lui ont valu un succès retentissant durant les années 1980 et ont fait aussi de lui un conteur et un poète reconnu par son public. Il a eu l'honneur de se produire aux côtés de Léo Ferré et de Gilbert Leroux lors d'un concert organisé à Sidi Fredj. Dans la plupart de ses chansons, il met en scène des personnages de contes célèbres, à l'exemple de Loundja où il décrit la légende de la belle jeune fille et l'ogresse. Il revient dans Tafsut pour évoquer les célébrations d'antan, suivi de Assif (La rivière), Anzar (La pluie) et Tafunast I Gujilen (La vache des orphelins). Son dernier album, Amghar Azemni (Le vieux sage), sorti en 1988, quelques semaines seulement avant sa disparition tragique, contient une chanson qui constitue quelque peu un prélude à la mort puisqu'elle ne parle ni plus ni moins que du retour au pays natal dans un cercueil. Et c'est malheureusement dans un cercueil qu'Abdelkader Meksa est rentré dans son village quelques jours après sa mort survenue dans des circonstances obscures à Créteil, banlieue parisienne, le 30 octobre 1988, à l'âge de 34 ans. La cause de sa mort a été officiellement imputée à un accident de la circulation. Le concours de la meilleure chanson amazighe a été entamé dimanche avec l'entrée en scène des wilayas de Sétif et de Tizi Ouzou. La chanson amazighe dans les Hauts-Plateaux a été entonnée par un jeune chanteur de Beni Ourtilane, alors que Siham Bouaziz a représenté Tizi Ouzou. Une troupe de danseurs de l'association Tarwa n'Gaya a égayé le public par une variété de danses rap, hip-hop… Durant les 2e et 3e journées, les artistes représentant les autres wilayas participantes, avec notamment des présentations de Taieb Ghiles (Tizi Ouzou), Imdukal et le groupe Kappa Léonis et enfin pour la wilaya d'Oran, l'entrée en lice de la grande star Celia Ould Mohand.