Joseph Blatter a eu, hier, à Zurich, son cinquième mandat. Faisant face à crise de confiance sans pareille, alors que ces élections intervenaient au milieu d'une enquête américaine qui s'est conclut, jusque-là, par l'inculpation de neuf membres de l'exécutif de la Fifa, dont deux vice-présidents, le suisse, haut de ses 79 ans, quoi que «bousculé» par son rival, l'autre candidat, le Prince jordanien Ali Bin Al Hussein, qui l'a contraint à aller vers un second tour, avant de se retirer de la course, a réussi toutefois le pari de continuer à trôner sur la planète football pour quatre années supplémentaires. Blatter, qui a suggéré, lors d'un discours prononcé après sa victoire, qu'il ne briguera pas un sixième mandat, présidera la Fifa donc jusqu'en 2019. Alors qu'il lui fallait 140 voix (majorité absolue), sur les 209 votants, pour succéder directement à lui-même, le président sortant n'en a obtenu que 133. Le Prince Ali, lui, a décroché 73 voix. Les deux candidats devaient passer vers un second tour, où il suffisait, cette fois-ci, que de la majorité simple (105 voix) pour vaincre. Baltter, avec ses 133 voix acquises, ne pouvait être «inquiété» lors de ce second tour. C'est là que le Prince Ali a décidé de se retirer de la course. Le Suisse a compté majoritairement sur les voix sud-américaines, africaines et dans une moindre mesure asiatiques. Pourtant, en d'autres circonstances, certains auraient évoqué un climat défavorable pour le Président sortant décrié de toutes part, notamment de l'UEFA, l'Union européenne de football, que préside le français Michel Platini. Celui-ci avait même demandé, jeudi, à Blatter, de démissionner. Une déclaration faite à la suite de l'inculpation, la veille, par la justice américaine, de neuf membres de l'exécutif de la Fifa pour des faits liés à la corruption dans le cadre de transactions relatives à des marchés de retransmissions télévisuelles d'événements footballistiques entre autre. Blatter fait face également à de mêmes accusations en ce qui est de l'attribution du Mondial 2022 au Qatar. Finalement, beaucoup de fédérations nationales de football ont préférées accorder leur confiance au président sortant qui promet, toujours, d'assainir ce climat de suspicion. Blatter, qui avait rejoint la Fifa, en 1975, a été élu président, pour la première fois en 1998, succédant ainsi à Joao Havelange. A la fin de ce nouveau mandat, il aura passé 21 ans à la tête de la Fifa. Un passage marqué par plusieurs scandales liés à la corruption.