853 780 lycéens (scolarisés et candidats libres) vont passer le bac dans quelques jours. Quelle est l'importance de cet examen ? Vous avez bien dit, et à juste titre, «examen» et non «concours». Les deux termes ne recouvrent pas la même réalité. En tant qu'examen, le bac n'est soumis à aucune condition générale d'accès. Seule la note minimale de 10/20 est requise. Ce diplôme est important en raison d'une double spécificité : il sanctionne la fin des études secondaires (chez-nous «général et technologique»). Il ouvre, en même temps, les portes de l'enseignement supérieur de l'université. Là, vous comprenez l'importance de cet examen et les enjeux sociétaux qu'il véhicule au niveau des élèves, des parents et de la famille élargie. Il est chez nous, bien avant le mois de juin et depuis de longues années, au cœur de l'actualité nationale en raison de l'instabilité chronique du système éducatif national. Les élèves et leur parents ne se contentent plus de l'obtention du bac : il y a la problématique souvent mise à l'index de l'adaptation des nouveaux bacheliers au monde universitaire… En termes d'orientation et partout dans le monde, il n'y a pas de filières universitaires pour chaque parcours du cycle secondaire. De manière générale, l'architecture du cycle secondaire en Algérie couvre les grandes tendances en matière de choix des filières à l'université : bac science expérimentales, bac langues étrangères, bac lettres et philosophie, bac mathématiques, bac gestion-économie, bac techniques mathématiques (avec quatre options : génie électrique, génie civil, génie mécanique, génie des procédés). Quant à l'adaptation psychologique, pédagogique et sociale des primo-étudiants, cela fait partie d'un rite initiatique de passage, en quelque sorte, à l'age adulte. Ajoutons l'insuffisance de mobilité sociale qui caractérise les jeunes Algériens et Algériennes. Le dispositif de tutorat, mis en place au niveau de l'université, répond à ce genre de besoins. Que faire après le bac pour le lauréat, mais aussi le candidat malheureux ? Il y a des dispositifs activés, automatiquement, au début de chaque année scolaire par les conseils de classe au niveau de chaque établissement scolaire. Beaucoup d'élèves ont été «récupérés» par leurs enseignants sur des critères d'âge, de sérieux ou sur la base du constat d'«accidents» qui peuvent arriver à d'excellents candidats ayant raté leur examen du bac. C'est une décision éminemment pédagogique relevant du ressort des instances pédagogiques qui, de manière générale, arrondissent les décision au mois de juin, en prenant, à leur corps défendant, le surplus de leurs anciens élèves. Il y a aussi l'enseignement et la formation professionnelle. Bien que des représentations particulières dominent sur ce segment de l'enseignement et de la formation en Algérie, il y a une tendance qui se dessine et préfigure, pour les prochaines années, d'un recentrage d'intérêt des jeunes vers ce système. Beaucoup de jeunes diplômés des universités optent pour une formation professionnelle, avec toute la tradition en matière d'ingénierie de la formation propre (théorique mais surtout pratique) connue et reconnue à ce secteur.