La localité d'Iaâlwachen, relevant de la commune d'Ath Laâziz (10 km au nord de Bouira), demeure, à l'instar de nombreux villages de la région, livrée à l'enclavement et à la détresse sociale. Peuplé de plus de 700 familles, le village est dépourvu des commodités de base. Lors de notre visite, les villageois n'ont pas manqué de relever le marasme dans lequel ils vivent, en dénonçant l'indifférence des pouvoirs publics, pourtant interpellés à maintes reprises pour améliorer leur cadre de vie. Les habitants ont notamment évoqué les glissements de terrain qui avaient emporté l'année dernière une habitation sans que les autorités daignent procéder au relogement de la famille sinistrée. «C'est un exemple qui démontre que les responsables ne se sont jamais inquiétés de notre situation, même quand il s'agit de sauver des vies humaines», s'insurge un villageois. D'autres citoyens partagent le même avis en soulignant que pour le cas des affaissements de terrain survenus au niveau de ce village, le wali de Bouira s'était pourtant déplacé en personne pour constater de visu l'ampleur du phénomène, mais, regrettent-ils, sans pour autant prendre de décision de reloger les familles touchées. A Iaâlwachen, des villageois précisent que leur localité accuse un déficit énorme en matière de développement. «Il a fallu que les habitants protestent devant le siège de la wilaya pour que notre localité soit intégrée dans le projet de raccordement de la commune au réseau du gaz naturel. Pour nous alimenter en gaz butane, nous sommes contraints de nous déplacer vers les dépôts de Naftal de la commune d'Aomar ou à Draâ El Mizan», dira un villageois. Il faut souligner que la commune d'Ath Laâziz, au relief accidenté, avait bénéficié d'un projet d'alimentation en gaz naturel. Les chantiers sont en cours. Des habitants d'Iaâlwachen ont soulevé également l'absence de commodités et surtout d'équipements publics pouvant améliorer leur vécu. Ils ont déploré leur enclavement et l'absence de moyens de transport. C'est un véritable écueil auquel sont confrontés les villageois. Pour rallier le chef-lieu de wilaya, les citoyens précisent qu'ils se trouvent parfois obligés d'attendre pendant des heures l'arrivée des bus. Les quelques transporteurs assurant la ligne vers la ville de Bouira sont souvent défaillants. L'on souligne, en outre, l'impraticabilité de la route reliant le village au CW 05, complètement dégradée pour cause de glissements de terrain. A Iaâlwachen, comme dans d'autres hameaux de la commune d'Ath Laâziz, qui a pourtant payé un lourd tribut lors de la guerre de Libération nationale, il nous a été donné de constater de visu l'état de dégradation avancée des chemins communaux. Les crevasses sont incontournables sur toutes les voies de communication. C'est la raison invoquée par les transporteurs qui, de facto, refusent d'emprunter ces routes devenues impraticables. Ce sont autant de difficultés auxquelles sont confrontés les habitants d'Iaâlwachen, qui, devant cette situation d'abandon, interpellent de nouveau les pouvoirs publics afin de lancer des projets de développement pour désenclaver leur village.