Routes impraticables, pénurie d'eau et absence d'infrastructures pour les jeunes, les insuffisances sont nombreuses dans cette localité déshéritée. La paupérisation gagne du terrain dans les localités rurales de la wilaya de Bouira. Les villageois continuent de vivre dans des conditions déplorables. Ils souffrent d'un manque de projets de développement. Le cas de la commune d'Ath Laâziz, sise à 10km au nord du chef lieu de la wilaya est flagrant. Les localités d'Ath Laâziz sont quasiment dépourvues d'infrastructures et autres prestations de service. Pour régler leurs factures d'électricité, d'eau et de téléphone et autres charges, les habitants des 34 villages que compte cette municipalité se voient obligés de se rendre au niveau des différentes agences du chef-lieu de la wilaya. En plus de ce problème, les citoyens de cette commune, une région qui, soulignons-le, avait payé un lourd tribut lors de la guerre de libération, sont confrontés également à d'autres contraintes. Même pour retirer leur argent, les clients d'Algérie Poste, doivent se rendre aux agences de la ville de Bouira. L'unité postale sise au village Bezzit haut (le chef lieu communal) n'arrive pas à satisfaire les besoins de sa clientèle, et ce, par manque de liquidité. Cette situation, pourtant dénoncée à maintes reprises par les villageois, n'est pas encore réglée par les responsables d'Algérie Poste. Les villageois, particulièrement les jeunes, ne savent plus quoi faire ni à quel saint se vouer. Ils sont là à végéter à longueur de journée, sans perspective. Aucune infrastructure sportive digne de ce nom n'existe. L'unique espace de jeu du village Malla n'offre aucune commodité. L'équipe locale de football de la commune qui évolue dans le championnat de wilaya, reçoit ses adversaires, pour ses matches à domicile, hors de ses bases. D'autres problèmes accentuent de plus en plus le marasme du quotidien des villageois à Ath Laâziz. Les pistes sont impraticables. L'eau continue à manquer. La route desservant le village Ibourassen à Beni Fouda sur un rayon de 3km continue de susciter des interrogations. A moins d'une année de sa réfection, la route s'est dégradée. Plusieurs glissements de terrain ont été enregistrés durant la période hivernale. Le projet avait coûté, selon nos sources plus de 6 milliards de centimes. Pour rejoindre leurs établissements, les écoliers des localités d'Ibourassen, Zeboudja et Iaâlwachen , faute de véhicules destinés au ramassage scolaire marchent plusieurs kilomètres ou optent pour le bus de transport assurant les différentes dessertes vers Bouira. En somme, le chef-lieu de la commune «ne paie pas de mine».Une petite tournée nous donnera un avant-goût du marasme vécu quotidiennement par la population. A Ikassarien, une importante infrastructure sportive est à l'abandon. Les jeunes, rencontrés sur les lieux, n'arrivent pas à comprendre l'attitude et la passivité des autorités locales qui n'ont pas daigné lancer des travaux d'aménagement. «Cela fait 10 ans que cette infrastructure est à l'abandon. Pourtant l'actuel P/APC était parmi l'exécutif ayant siégé durant la période du lancement du projet. Que de fausses promesses», dira un villageois, en colère. Non loin du village Ikassarien, à Amen Agreur, sur l'esplanade d'une cafétéria bondée, un sexagénaire affirme : «La plupart de ces jeunes, sont des chômeurs. Ils n'ont pas d'autres endroits où passer le temps». «Les élus viennent nous voire une fois tous les cinq ans, pour nous solliciter de mettre le bulletin dans l'urne», nous dira Rabah, un sexagénaire.