Les villageois se plaignent du manque d'eau potable, de l'état des routes et de l'insuffisance de la couverture sanitaire. La commune d'Ath Laâziz, à 10 km au nord de Bouira, érigée à ce rang depuis 1984, est constituée d'un relief montagneux très accidenté. Elle culmine à plus de 1.000 mètres d'altitude. Selon des témoignages, pendant la guerre de libération nationale, cette localité était très redoutée par l'armée française en raison des attaques qu'elle subissait de la part des moudjahidine qui y organisaient des embuscades contre des trains de transport de marchandises français. Outre un lourd tribut payé durant la révolution de novembre 1954, la commune d'Ath Laâziz avec ses 34 villages et hameaux, a été également, pendant les années du terrorisme intégriste, l'une des localités de la wilaya qui avaient résisté farouchement aux groupes islamistes armés, qui n'ont jamais réussi à y mettre pied. Aujourd'hui, Ath Laâziz est dans un état d'isolement et d'enclavement quasi absolu. Au niveau des villages, certaines commodités les plus élémentaires sont inexistantes. Parmi ces manques, la pénurie dans l'alimentation en eau potable (AEP) est l'un des problèmes dont souffre le plus la population, particulièrement en cette période de canicule. Pour rejoindre la localité d'Ath Laâziz en venant du chef-lieu de wilaya, le visiteur peut emprunter plusieurs axes routiers, dont la RN 5, via la localité de Zeboudja. On peut également y accéder en empruntant le CW n° 5 reliant Bouira à Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Néanmoins, il y a plus d'une année, ce chemin est partiellement coupé à la circulation automobile au niveau d'Ighzer Oumanchar, à cause d'un glissement de terrain qui a détruit même des habitations. Ahmed, un villageois rencontré au passage, ne cache pas sa colère : «Nous avons appris depuis plus d'une année que les autorités ont lancé une étude pour déterminer la nature du sol avant d'entamer des travaux. Mais sur place l'on se demande quand est-ce que ces travaux vont commencer ?». Les autorités concernées, notamment le wali et le directeur des travaux publics, n'ont pas fixé de date à ce jour. Pour se rendre dans le chef-lieu de la commune, les villageois sont obligés de faire un détour de plusieurs kilomètres en empruntant la route menant vers la localité d'Ighil Boumouren. Cependant, cette route est dans un état de délabrement avancé, a-t-on constaté. Au village Bezzit-haut, dans le chef-lieu de la commune, ce qui attire l'attention de tout visiteur c'est surtout les nouvelles constructions, réalisées dans le cadre du programme de l'habitat rural. A proximité de la mairie, c'est le calme plat, même si une maison de jeunes, un centre de soins et une agence postale y sont opérationnels. Les quelques jeunes rencontrés sur les lieux avouent que leur seul souci est celui de l'emploi. «Notre commune est située dans une zone montagneuse. Elle a donc besoin d'un minimum de commodité, tels que le gaz naturel et l'eau potable. Or, aucun projet n'est en cours à ce niveau, alors que le chômage règne terriblement», dira Rachid, la trentaine, chômeur évidemment. Au village Bezzit haut, un centre de soin est opérationnel, certes, mais les nombreux villageois interrogés sont unanimes à dire que cette structure n'arrive pas à satisfaire aux besoins de la population en matière de santé. «Ici, les malades se rendent plutôt dans les centres de soins de la ville de Bouira», affirment des citoyens, tant la couverture sanitaire y est insuffisante. A Ath Laâziz, ce sont les aides dans le cadre du programme de l'habitat rural qui constitue une bouée de sauvetage en matière d'emplois saisonniers. Selon le maire, Rabah Bensalem, la municipalité a bénéficié de deux projets intéressants portant sur les renforcements en matière d'AEP et en gaz naturel. Trois entreprises sont retenues dans ce contexte pour entamer les travaux de branchement. Cependant, des oppositions de propriétaires de terrain freinent le bon déroulement de l'opération, à Ighil Boumouren notamment par où doit passer la conduite du transport de gaz. Sitôt l'étude achevée, rassure le maire, le projet de gaz touchera l'ensemble des villages, et les travaux en cours concerneront la réalisation des conduites principales et les branchements. Il a précisé aussi que des travaux de raccordement de la commune au réseau AEP à partir du barrage de Tilesdit sont également en projet.