Les bons résultats acquis l'année dernière par la wilaya de Skikda représenteront un nouveau pari qu'il faudra encore gagner et la rentrée scolaire à Skikda se fera certainement au goût du livre scolaire, du transport et de la réception de nouveaux établissements. Les représentants des parents d'élèves, même s'ils reconnaissent que la wilaya de Skikda se trouve parmi les wilayas les mieux nanties en matière d'équipements, ne cachent pas leur désappointement quant à la gestion des établissements du primaire, des cantines scolaires et l'insuffisance des moyens de transport. Classée 3e au bac au niveau national, 8e au BEF et 12e à l'examen de la sixième, la wilaya de Skikda est parvenue à assurer l'essentiel et affiche clairement sa volonté de faire mieux. « La bataille du livre est gagnée. Pour cette rentrée scolaire, la disponibilité des manuels scolaires est assurée à 100 % et nous nous targuons même de disposer d'un surplus en stock », dira M. Ghanem, directeur de l'éducation de la wilaya de Skikda lors d'une entrevue. Il avance par ailleurs que la gratuité des manuels scolaires concernera plus de la moitié de l'effectif global de la wilaya, estimé à 204 559 élèves. Pour le transport scolaire, le directeur de l'éducation précisera qu'« en 2004, la wilaya ne disposait que de 27 bus, actuellement on dispose de 57 et l'effort est appelé à se poursuivre pour satisfaire le plus grand nombre des régions ». Un pari difficile, surtout quand on sait que Skikda, avec ses 38 communes déshéritées dans leur majorité et dont la moitié est totalement enclavée, reste l'une des wilayas les plus vastes du pays. Le jeu souvent malsain de certains transporteurs publics qui cherchent à pérenniser leur exclusivité sur plusieurs lignes constitue un autre obstacle. « Le transport scolaire est un grand problème dans la wilaya », dira M. Chaouit, président de la fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Skikda et d'ajouter : « Malgré les efforts fournis, de grands manques demeurent, comme à Zitouna, Aïn Zouit, Hjar Mefrouche… où les élèves parviennent difficilement à assurer leur assiduité. A cela nous tenons à demander à ce que les bus octroyés ou offerts à titre de don répondent réellement aux normes du transport scolaire. » Ce problème devrait être réglé prochainement, selon le directeur de l'éducation qui a fait part de la décision de la direction de l'administration locale de consacrer un budget spécial pour l'acquisition de plusieurs bus au profit de 11 communes recensées parmi les plus nécessiteuses. Pour cette rentrée, la wilaya de Skikda réceptionnera un nouveau lycée de 1300 places à El Hadaiek, 20 groupes scolaires, un CEM base 7 à Boumaïza et d'autres CEM à Ramdane Djamel et Salah Bouchaour, 10 demi-pensionnats et 5 cantines scolaires. « Ces infrastructures permettront à Skikda d'avoir un taux d'occupation des salles près des normes nationales et nous estimons que d'ici la fin du plan quinquennal nous serons au diapason des normes internationales. » Pour le volet humain, le directeur de l'éducation a estimé que « le contrat de performance qui sera mis en pratique cette année et qui concernera l'ensemble des 616 établissements aura à améliorer le niveau et le rendement », tout en reconnaissant la vacation de 9 postes d'inspecteurs. « Nous avons comblé ce manque par des désignations en attendant les concours relatifs à ce genre de responsabilité », explique-t-il. Pour les cantines scolaires, la wilaya de Skikda dispose de 277 unités. Le prix unitaire du repas est estimé à 27,07 DA, juste de quoi garantir un morceau de pain et des portions de fromage aux élèves. Dans plusieurs communes, ce service s'apparente plutôt à une aumône et encore ! « Les cantines scolaires du primaire sont souvent gérées par des concierges ou des agents de sécurité. Une bonne partie ne dispose même pas d'un lieu de stockage adéquat des aliments », s'insurge M. Chaouit, qui estime que « la gestion des établissements du primaire devra, comme nous le souhaitons, être rattachée au ministère de l'Education, car les collectivités locales ne peuvent pas pour plusieurs raisons assurer convenablement leur gérance. Il nous a été donné de relever que dans un établissement de Skikda, le poste d'agent de sécurité était assuré par un jeune handicapé, aveugle à 100% ! ». Dans la commune de Skikda, alors que les écoles relevant de l'APC ont servi de salle des fêtes, les élèves attendent toujours de voir les nouveaux tableaux et qui n'ont pas encore été utilisés. Des tableaux de luxe achetés à coups de millions de centimes qui contrastent mal avec les fenêtres brisées et bien d'autres manques encore.