Les sous-traitants chargés des travaux de raccordement du gaz ont tenu, il y a quelques jours, un rassemblement devant le siège de la direction générale de Sonelgaz pour réclamer le règlement de leurs factures. Les représentants d'une quarantaine d'entreprises n'ont pas été reçus et certains ont été même chargés par la police. «Nous avons envoyé une demande d'audience le 6 juin dernier. Mais au lieu de nous recevoir, les responsables de Sonelgaz nous font embarquer par la police. Notre objectif n'est pas de nuire au groupe, mais de l'aider à trouver une solution au non-payement des factures des entreprises qui risquent la faillite. Le PDG, Noureddine Boutarfa, est fier du taux de couverture nationale, mais semble oublier que ce résultat est atteint grâce à nous», s'indigne un représentant des entrepreneurs. Les sous-traitants ont été engagés dans le cadre du programme quinquennal (2010-2014) qui a nécessité un montage financier (60% pris en charge par l'Etat, 25% par Sonelgaz et 5% par le client). Le groupe public, dont le premier responsable a toujours évoqué les difficultés financières de sa société, n'aurait pas réglé la somme de 200 milliards de centimes due aux entreprises, les ministères des Finances et de l'Energie n'ayant pas réussi à parvenir à un accord pour permettre le payement des entreprises privées. «J'ai pris en charge le raccordement au réseau du gaz de ville plus 1000 foyers. Il a été procédé à leur mise en service. Mais je n'arrive pas à toucher mon argent, soit 2 milliards de centimes. D'autres entreprises ont des factures plus importantes. Le cahier des charges qui nous lie à Sonelgaz fait obligation à l'entreprise publique de payer la partie contractante dans un délai de 60 jours. Si certaines directions ont payé les travaux, comme la DD de Béjaïa, d'autres, particulièrement à l'Est et au Centre, n'arrivent pas à honorer leurs engagements contractuels», s'offusque un représentant des entrepreneurs organisés dans le cadre de l'Association des entreprises de l'électricité et du gaz (Aneeg). Des réunions avaient été tenues avec les PDG des différentes sociétés de distribution (SDE, SDC, SDO, etc.), sans réussir à régler le problème des factures PQLS et RCN gaz. «Nous avons rencontré les directeurs des sociétés de distribution. Le superviseur gaz avec qui nous nous sommes réunis le 25 février dernier nous a promis un règlement définitif du problème au plus tard à la mi-avril. Les promesses sont tombées à l'eau», s'indignent les sous-traitants rassemblés de force à la gare du Caroubier. Que comptent faire les entrepreneurs après le refus de Sonelgaz de les recevoir ? Les travaux de raccordement seront-ils gelés ? «Ce n'est pas ce que nous voulons, mais nous ne pouvons pas poursuivre les travaux. Ces opérations sont d'intérêt public, hélas, certaines sont déjà à l'arrêt, vu que les sociétés n'ont pas les financements nécessaires. L'AG de notre association décidera des actions à entreprendre. Mais, entre temps, nous comptons sensibiliser les comités de village et les élus locaux sur cette fâcheuse situation», précise un responsable de l'Aneeg. Il nous a été impossible d'avoir la version du groupe, dont le service de la communication était aux abonnés absents toute la journée d'hier.