Le gigantesque incendie qui s'est déclaré dans le showroom et l'entrepôt de Samsung à Saïd Hamdine a provoqué des dommages collatéraux aux nombreuses habitations mitoyennes à cette structure. Ainsi, si cet incendie n'a pas fait de victime, il n'en demeure pas moins que les dégâts matériels ont été très importants. Une semaine après l'incendie, des dizaines de résidants n'ont toujours pas rejoint leurs demeures endommagées et le mobilier ravagé par le feu. Cela se passe aux premiers jours du Ramadhan, jours qui réunissent les familles autour de la table du ftour. A cela s'ajoutent les coupures d'eau, ainsi que de l'alimentation en énergie électrique qui, jusqu'à ce jour, n'ont toujours pas été rétablies. Les câbles électriques qui reliaient l'ensemble des immeubles ont brûlé, créant ainsi une panne générale. Il est à noter qu'au lendemain du sinistre, les agents de Sonelgaz se sont déplacés sur les lieux pour tenter d'entreprendre des travaux. Des équipes se relayaient à longueur de journée pour rétablir le courant. Visite éclair des responsables A l'approche du mois de Ramadhan, les résidants de cette cité qui ont été touchés par l'incendie ne savent plus sur quel pied danser. La visite «éclair» du P/APC de Bir Mourad Raïs le jour de l'incendie ne les a pas rassurés quant à une éventuelle prise en charge. «Nous nous attendions à ce que le premier responsable soit sensible à notre situation», se désole l'une des victimes. Même le déplacement du Premier ministre n'y a rien changé. Les familles éplorées attendent une prise en charge rapide de leur situation. Un parking détourné de sa vocation Si dans le plan initial de la bâtisse le parking était destiné aux propriétaires, la situation qui prévaut sur le terrain est loin d'être aussi claire. Il se trouve que le parking transformé en entrepôt est devenu la propriété d'«une personne influente» qui, à son tour, l'a loué à la compagnie Samsung pour en faire un lieu de «stockage» de matériel électronique. Autre interrogation des familles : comment un lieu fermé, sans issues de secours ni aération et dont le plan a été modifié, a-t-il reçu toutes les autorisations administratives pour qu'une telle activité à risque puisse être admise? Les 90 sapeurs-pompiers qui se relayaient pour circoncire l'incendie ont été obligés de percer les murs de l'entrepôt pour permettre l'évacuation de la fumée et en même temps aérer les lieux. Visiblement, les consignes de sécurité n'ont pas été respectées par le propriétaire qui a laissé l'entrepôt sans équipements de sécurité. Face à toutes ces interrogations, des familles qui devaient passer les jours de Ramadhan dans la joie et la convivialité ne peuvent même pas accéder chez elles.